[Ctrl]+[Z]
$ bg
$ disown %1
$ screen
$ pgrep $CHAINE_DE_CARACTERES_PERMETTANT_DE_TROUVER_LE_PROCESSUS
$ reptyr $PID_DU_PROCESSUS
[Ctrl]+[a]
puis [d]
pour le reprendre plus tardLa mise à jour par TFTP doit être favorisé car plus rapide.
Connectez l'ordinateur et le switch avec le câble DB9-Cisco, puis démarrez votre terminal série (Minicom sous GNU/Linux, Hyper Terminal sous Windows) et vérifiez que la connectivité est fonctionnelle.
Configurer une interface avec un VLAN et configurez une adresse IP sur ce VLAN.
Switch> configure terminal Switch> interface Gigabite/FastEthernet X/Y Switch> no shutdown Switch> switchport access vlan VLAN Switch> exit Switch> interface vlan VLAN Switch> no shutdown Switch> ip address AdresseIP MasqueSousReseau Switch> end
Vérifier que le switch puisse pinguer l'ordinateur faisant office de serveur TFTP, si ce n'est pas le cas, paramétrez le switch convenablement.
Pour démarrer le transfert par TFTP, utilisez la commande suivante, en lui fournissant les option corrects :
Switch> copy tftp://AdresseIPServeurTFTP/NomImage.bin flash:NomImage.bin Accessing tftp://AdresseIPServeurTFTP/NomImage.bin... Loading NomImage.bin from AdresseIPServeurTFTP (via VlanVLAN): !!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! [OK - 2888547 bytes] 2888547 bytes copied in 96.188 secs (30030 bytes/sec)
Puis, redémarrez le switch :
Switch> reload
La mise à jour par port série peut être utilisé si le switch ne démarre pas correctement, suite, par exemple à l'effacement de sa mémoire flash. Dans ce cas, celui-ci fonctionne en mode « rommon », caractérisé par l'invite de commande switch>
, dans ce mode, le transfert par TFTP n'est pas possible.
Connectez l'ordinateur et le switch avec le câble DB9-Cisco, puis démarrez votre terminal série (Minicom sous GNU/Linux, Hyper Terminal sous Windows) et vérifiez que la connectivité est fonctionnelle.
Vérifiez que vous disposez de l'image de l'IOS sur votre ordinateur.
switch> flash_init switch> load_helper switch> copy xmodem: flash:NomImage.bin
Puis, utilisez votre terminal série pour démarrer le transfert :
Ctrl
+A
, Z
pour le menu, puis touche S
pour envoyer un fichier. Choisissez le protocole xmodem
, positionnez le curseurs devant le fichier à transférer, (appuyez sur la touche Espace
pour le sélectionner) et appuyez sur Entrée
pour démarrer le transfert.Transfert
? Envoi de fichier
puis, sélectionnez le fichier, vérifier que le protocole est XModem
et cliquez sur Envoi
.
Une fois le transfert terminé, tapez set
pour vérifier que la variable BOOT
est paramétrer sur votre image, par exemple.switch> set BOOT=flash:c3500xl-c3h2s-mz.120-5.WC17.bin [...]
Si cette variable n'est pas paramétré, réglez-la avec :
switch> set BOOT flash:NomImage.bin
Puis, chargez l'image avec :
boot flash:NomImage.bin
dir flash:
show flash:
delete flash:NomFichier
show version
Comparaison des différentes commandes :
Action | SysSysinit V | SystemD | Commentaire |
---|---|---|---|
Activer | CentOS/Red-Hat : chkconfig $SERVICE on Debian/Ubuntu : insserv $SERVICE |
systemctl enable $SERVICE |
|
Arrêter | service $SERVICE stop |
systemctl stop $SERVICE |
|
Démarrer | service $SERVICE start |
systemctl start $SERVICE |
|
Désactiver | CentOS/Red-Hat : chkconfig $SERVICE off Debian/Ubuntu : insserv -r $SERVICE |
systemctl disnable $SERVICE |
|
Modifier | vim /etc/init.d/$SERVICE |
systemctl edit $SERVICE |
Voir ci-dessous. |
Recharger | service $SERVICE reload |
systemctl reload $SERVICE |
Prend en compte les modifications de configuration sans redémarrer le service. Pas toujours disponible. |
Redémarrer | service $SERVICE restart |
systemctl restart $SERVICE |
|
Vérifier | service $SERVICE status |
systemctl status $SERVICE |
Pas toujours disponible dans les services Sysinit V. |
Notez que la commande systemctl
peut agir sur plusieurs services, les expressions régulières sont autorisées.
Par exemple systemctl restart mastodon-*
redémarrera tout les services dont le nom commande par mastodon-
Utiliser la commande systemctl edit --full --force $SERVICE
afin de créer un nouveau fichier de description de service à partir de rien, il sera stocké dans /etc/systemd/system/$SERVICE.service
.
Une fois la modification effectuée, relancer SystemD pour prendre en compte les modifications : systemctl daemon-reload
Les fichier de deszcription de services de SystemD sont dans /lib/systemd/system/*.service
, ceux-ci n'ont pas vocation à être modifiés ! Pour modifier un service, soit :
systemctl edit $SERVICE.service
, cela créera un fichier de surcharge (override) dans /etc/system/$SERVICE.service.d/override.conf
dont les modifications s'ajouteront ou remplaceront - si déjà existantes - les directives présentent dans le fichier de configuration de base du service./lib/systemd/system/$SERVICE.service
dans le répertoire /etc/systemd/system/
, ce dernier aura alors la priorité, l'original sera totalement ignoré.Une fois la modification effectuée, relancer SystemD pour prendre en compte les modifications : systemctl daemon-reload
SystemD gère les service au niveau utilisateur via l'option --user
, c'est à dire des services qui ne sont pas démarrés au boot du système mais au login d'un utilisateur. Dans ce cas, la commande systemctl
peut être utilisée sans sudo
par l'utilisateur.
Les fichiers de description de services sont à placer dans ~/.config/systemd/user/$SERVICE.service
.
systemctl list-units
, équivalant à chkconfig --list
sous CentOS/Red-Hat.systemctl daemon-reload
Mais ça ne pouvait pas durer éternellement.
La canicule que nous avons connu début août s'est terminée, en tout cas chez ma mère (où se trouve présentement ledit serveur), par un orage assez costaud, et la foudre qui est tombée par là a apparemment fait pas mal de dégâts sur les équipements électroniques d'à peu près tout le quartier. Chez ma mère, en tout cas, plusieurs machines ont rendu l'âme, dont… la box.
Mon serveur, pour sa part, était apparemment indemne, mais sans rien pour le connecter au réseau, il n'était plus très utile. Il fallait donc réactiver le réseau pour le retrouver.
Il se trouve que ma mère a une ligne ADSL chez Free, derrière ce qui était un des derniers modèles de Freebox v5 encore en activité. L'orage ayant eu lieu dans la soirée, elle attend le lendemain pour appeler le service adapté, qui lui indique qu'ils vont renvoyer une nouvelle box. Deux jours passent, sans nouvelle. Elle rappelle. On l'informe que le paquet n'est pas parti, car ils n'ont plus de v5 à envoyer, et qu'elle va devoir utiliser une 4k à la place. Pourquoi a-t-elle eu besoin de téléphoner pour que cette décision soit prise ? Mystère.
Mais soit. L'ennui, c'est que le 15 août approche, suivi d'un dimanche : même si le paquet partait immédiatement, aucune chance que la boîte n'arrive avant la semaine prochaine. Or, une des activités principales de mon serveur est de recevoir les mails qu'on m'envoie : jusqu'à quatre jours, pas de souci, les mails arrivent plus tard que prévu, mais arrivent bien. À partir de cinq, en revanche, certains des serveurs d'envoi commencent à laisser tomber.
Ne souhaitant pas que l'absence totale de mails sur mon serveur se prolonge, je me dis qu'il va falloir trouver une solution de secours. Je contacte donc quelques camarades, et Turlux (merci à lui) me propose d'héberger une boîte mail temporaire. Je fais donc les réglages qui vont bien au niveau de mon DNS, chez gandi, pour que mon adresse pointe désormais chez lui, le temps que.
J'ai peut-être perdu quelques mails dans l'affaire, ayant un peu tardé à réagir, mais le principal est sauf : je vais continuer à les recevoir un moment.
Heureusement, car, pour la suite, il faut s'armer de patience.
En effet, la nouvelle Freebox, suite à plusieurs messages contradictoires de ses expéditeurs, n'est finalement arrivée que le lundi 31 août. Ça fait long, comme coupure.
Entre temps, nous avons bien cherché d'autres solutions. Notamment, une bonne partie des cartons d'un récent déménagement étant toujours chez ma mère, elle a pu retrouver dedans un vieux modem ADSL datant des premières expérimentations réalisées chez Illyse (d'ailleurs, Zorün, si tu me lis, je crois que c'est toi qui me l'avais passé… si tu veux le récupérer, fais signe).
Étant donné qu'il était théoriquement possible de remplacer une Freebox v5 par n'importe quel modem ADSL, nous avons tenté, pour voir… sans succès, même en suivant les instructions fournies sur le site de Free, il n'a jamais réussi à récupérer le réseau.
Il y avait aussi la solution de déplacer le serveur chez quelqu'un d'autre le temps de, mais ça aurait nécessité des réglages à deux endroits : d'abord sur la box de l'autre personne en question, pour qu'elle accepte de laisser passer les messages depuis l'extérieur, puis dans ma configuration DNS, pour indiquer un changement d'adresses IP.
En effet, il y a plus de dix ans, quand j'ai monté ce serveur, je n'étais pas encore membre d'un FAI associatif, et je n'avais jamais entendu parler de VPN. Si une telle chose avait été configurée sur mon serveur, il aurait suffit de le rebrancher au réseau, n'importe où, et ce serait allé. Mais voilà, je n'avais jamais pris la peine de faire cette manip'.
Changer – temporairement – d'adresse IP aurait été assez lourd, j'ai choisi d'attendre qu'on puisse rebrancher. D'où l'indisponibilité de ce blog ces trois dernières semaines.
Bref, la nouvelle Freebox reçue, ma mère a bien sûr tout rebranché. Mais le serveur n'est pas remonté pour autant. En effet, si les Freebox v5 étaient configurées depuis le site de Free, les 4k ont leur configuration interne spécifique. Il fallait donc refaire tous les réglages pour que les messages venus de l'extérieur soient bien envoyés vers mon serveur.
Problème : faire ces réglages nécessite d'être sur le réseau local de cette box. Or je suis présentement à quelques heures de train de chez ma mère, et mon taff' ne me permet pas de faire l'aller-retour comme ça. Ma mère, quant à elle, si elle se débrouille, a moins de facilités que moi, et il y avait pas mal de choses à régler qu'elle n'aurait pas spécialement su faire.
Nous avons donc choisi de changer de tactique. Puisque, mon serveur n'étant pas joignable, il m'était impossible de me connecter directement sur son réseau local, il fallait que ce soit elle qui se connecte à mon ordinateur habituel (celui-ci, pour sa part dûment équipé d'un VPN, est joignable de l'extérieur chaque fois qu'il est connecté).
J'ai donc installé rapidement un serveur SSH sur mon ordinateur, ait expliqué rapidement à ma mère par téléphone la démarche à suivre pour qu'elle en installe un sur le sien et se connecte au mien, et j'ai pu utiliser ce lien pour me connecter à mon tour. J'avais désormais accès au réseau local, et donc, à l'interface d'administration de la Freebox.
Et là, une nouvelle mauvaise surprise nous attendait : aucune trace d'une quelconque tentative du serveur de s'y connecter. En regardant plus attentivement, la DEL du câble ethernet ne s'allumait pas : la carte réseau de mon serveur était visiblement morte. Alors que le reste de la machine était bien vivante. Peut-être la surtension ayant grillé la Freebox s'était-elle propagée par le câble ethernet…
Il a donc fallu improviser. Ma mère a profité d'avoir des courses à faire pour acheter une carte réseau USB. En la branchant, la bonne DEL s'est bien allumée, ce qui était bon signe. Mais mon serveur, lui, était toujours injoignable.
En effet, étant donné que je n'ai pas eu le temps de faire de l'admin-sys depuis un certain temps, mon serveur a encore quelques réglages antédiluviens. Notamment, il était configuré pour utiliser sa carte réseau interne, point. Il n'allait pas se mettre spontanément à utiliser la nouvelle.
Il fallait donc accéder au serveur lui-même, pour changer ses réglages. Ce qui n'était pas possible par le réseau. Et même physiquement, il faut deux mots de passe différents, complexes à taper, pour accéder aux droits root, dans un environnement sans aucune interface graphique : ma mère se débrouille, certes, mais pas à ce point. D'autant que cet ordinateur est un vieux portable (d'où la batterie), mais sans clavier (son ancien propriétaire avait eu la bonne idée d'essayer [Ne faites pas ça chez vous !] de le nettoyer à l'acétone, raison pour laquelle j'ai pu le récupérer et en faire un serveur).
Mais nous n'allions pas nous laisser faire si près du but. En fouillant, ma mère a retrouvé un clavier USB, et deux LiveCDs d'Ubuntu 16.04, l'un avec Mate, l'autre avec Unity. Après lui avoir expliqué par téléphone comment changer les réglages du BIOS pour démarrer sur ce CD (option que j'avais dû désactiver après l'installation de Debian à l'époque), elle a pu tenter de démarrer sur le premier d'entre eux… et l'ordinateur s'est éteint en cours de démarrage sans raison apparente.
Le second, en revanche, a mieux marché. Même s'il a fallu plus d'une demi-heure, montre en main, entre le moment où elle a appuyé sur le bouton d'allumage et celui où elle a effectivement eu la main sur la machine.
De là, j'ai pu lui expliquer par téléphone comment monter la partition racine du serveur, ouvrir un terminal dans le répertoire /etc/network, et éditer le fichier interfaces, en root, avec nano. Nous n'avions pas de certitude sur l'identifiant de la nouvelle carte réseau, mais puisque la carte interne était « eth0 » et que ce n'était pas le même nom, nous avons tenté « eth1 ». Redémarrage. Ça a fonctionné.
Il a fallu quelques petits réglages supplémentaires (si j'ai toujours l'IPv4 que Free a la décence de m'avoir laissé inchangée pendant plus de dix ans, j'ai en revanche manifestement changé de bloc IPv6, ce qu'il a fallu signaler au DNS pour que mon serveur reste accessible autrement que par des technos obsolètes), mais ça y est, le serveur est remonté, trois semaines plus tard, mais sans trop de changements.
C'était sans doute le dépannage à la fois le plus pénible et le plus épique que j'ai fait jusque là, et j'espère sincèrement que ça le restera un moment. J'ai encore énormément d'admin-sys à faire sur cette machine, maintenant qu'elle est remontée, mais le peu de motivation que j'avais pour ça a pour l'instant fondu. On verra quand j'aurai accès, physiquement, à la machine.
D'ici-là, je tiens à dire que ma mère est une héroïne.
Quatre merles plus vingt dans un pâté en croûte
Qui se mettent à chanter à l'heure du raout,
Est-ce point-là mets de choix à offrir à son roi ?
Ces quelques vers viennent de la chanson enfantine Sing a song of six pence, telle que traduite de l'anglais par Marie Franck pour le roman d'Agatha Christie Une poignée de seigle, que je vous recommande au passage. J'aurai sans doute quelques mots à vous dire sur la chanson elle-même à l'occasion ; mais je ne l'ai choisie pour l'heure que pour la ressemblance phonétique entre le mot qui y désigne le festin, et le nom de famille d'une certaine personne dans les déclarations de laquelle on trouve « à boire et à manger ».
Il se trouve en effet que, dans le contexte que nous vivons, les déclarations tonitruantes de cette personne ont attiré suffisamment l'attention pour que pas mal de gens aient pris position à ce sujet, de façon plus ou moins tranchée… sans forcément bien en comprendre les tenants et aboutissants. Et si « quatre merles plus vingt » peuvent peut-être réussir à chanter à peu près correctement, quelques milliers de personnes peu entraînées, ça peut faire une belle cacophonie, alors tâchons de donner un peu de mesure à tout ça.
Avant de commencer, un avertissement est de rigueur : je n'ai que des compétences tout ce qu'il y a de plus basiques en matière d'immunologie. Loin de moi, donc, l'idée de m'auto-proclamer expert sur la question. Mais ce n'est pas spécialement grave, puisque ce n'est pas d'immunologie qu'il sera question ici : ce qui m'intéresse dans l'affaire, c'est ce qu'elle peut nous apprendre sur le fonctionnement général des sciences, sujet sur lequel j'ai un niveau un soupçon plus élevé.
Ouvrons donc le pâté en croûte et allons voir quels diables se cachent dans les détails.
Pour commencer, il me semble nécessaire de faire un point rapide sur le vocabulaire. Le célèbre traitement constitué d'une combinaison d'hydroxychloroquine et d'azithromycine a été désigné dans les médias comme étant le « protocole Raoult ». N'étant, comme je viens de le dire, pas spécialiste en médecine, j'imagine que désigner un traitement par le terme de « protocole » doit y être quelque chose de relativement courant.
Mais pour quelqu'un qui, comme moi, s'intéresse davantage aux études qu'aux traitements, le terme de « protocole » renvoie d'abord à toute la méthodologie qu'on met en place pour essayer d'obtenir des résultats fiables. Si je parle ici de « protocole », ce sera donc dans ce sens-là.
Je vais essayer d'éviter le terme, pour ne pas créer d'ambiguïtés inutiles, mais au cas où il m'échapperait par habitude, il me semblait préférable de faire d'emblée cette précision : si je qualifie ici un « protocole », ce sera un protocole de test et non pas un traitement.
Le dernier rebondissement de l'« affaire », à l'instant où j'écris ces lignes, a été le retrait d'une grosse étude parue dans la revue The Lancet, en raison de fortes suspicions concernant une partie des données qu'elle utilisait. C'est, me semble-t-il, une bonne occasion de rappeler que la relecture par les pairs, mécanisme central dans la validation des connaissances scientifiques, est nécessaire, mais pas suffisante.
La science, en effet, est une activité humaine. À ce titre, elle est soumise aux défauts habituels des êtres humains : nous sommes tou·te·s faillibles, et une (petite) partie d'entre nous a parfois tendance à manquer un peu d'honnêteté. Il ne suffit donc pas qu'une équipe de chercheurs et chercheuses publient leurs résultats dans leur coin : il faut que d'autres gens, n'ayant pas participé à ces travaux pour avoir un regard extérieur, vérifient ce qui est avancé avant que l'on puisse commencer à considérer ces résultats comme solides.
Mais relire ce qui a été mis sur papier, ça ne fait pas tout. Ça permet de vérifier la méthodologie utilisée, de s'assurer que les conclusions sont bien cohérentes avec données… mais ça ne permet pas de vérifier les données elles-mêmes(1) : ce qu'on envoie à la revue, ce sont les résultats des analyses virales effectuées, pas directement le sang des patient·e·s.
C'est – notamment – pour cette raison qu'une étude isolée, même construite aussi solidement qu'il est possible de le faire, n'apporte finalement qu'un niveau de preuve encore limité : pour que ses résultats atteignent le rang de connaissance scientifique, il est nécessaire de procéder à des réplications, montrant que l'on peut obtenir les mêmes résultats dans d'autres circonstances.
C'est là un des principes de base sur lesquels reposent tout le fonctionnement de la démarche scientifique telle qu'on l'utilise actuellement – et c'est l'une des raisons qui fait de cette démarche la plus fiable dont on dispose actuellement pour produire des connaissances. Et pourtant, il est déjà intéressant de se pencher sur ce qu'en disait le professeur Didier Raoult, puisque c'est de lui qu'il est question ici, dans cette interview du mois de mars(2).
La dernière question qui lui est posée porte en effet sur la raison pour laquelle le gouvernement a, à l'époque, demandé des essais sur son traitement qui proviennent d'études indépendantes. C'est une question classique de la part de gens qui ne sont pas spécialement informés de cet aspect de la recherche, et il aurait ici toute légitimité à expliquer ce que je viens de vous dire – ce qu'il fait d'ailleurs en partie.
Néanmoins, il y trouve le moyen de considérer la question comme pouvant être l'expression de doutes sur sa crédibilité, comme si le fait de demander des réplications signifiait que l'on remettait en cause ses résultats – ce dont il se défend plus personnellement qu'il ne défend la méthode qu'il est censé utiliser, ce qui est déjà assez curieux(3).
Mais surtout, il trouve le moyen d'y sortir une remarque qui n'est pas pour inspirer la confiance de toute personne un minimum calée en méthodologie : Nous, nous avons les moyens de mesurer la charge virale, on voit qu'elle baisse, donc c'est que ça marche.
.
C'est avec ce type de remarques qu'on promeut, par exemple, l'homéopathie : quelques dizaines d'années d'études des effets contextuels nous ont pourtant appris qu'il est possible que la charge virale(4) baisse après la prise d'un médicament sans que ledit médicament n'y soit directement pour quoi que ce soit.
C'est pour cette raison qu'on a inventé quelque chose d'assez utile…
Pour s'assurer que l'effet que l'on observe après la prise d'un médicament soit bien l'effet du médicament lui-même, il est nécessaire de se mettre dans des conditions qui limitent au maximum l'influence d'autres facteurs. Or, heureusement ou malheureusement selon le point de vue, des choses qui vont influer, il y en a pas mal, à commencer par le corps humain qui ne se débrouille pas trop mal pour essayer de se guérir lui-même.
Pour déterminer l'effet précis d'un médicament, il est donc nécessaire d'avoir un point de référence : on ne regarde pas si les gens à qui on donne le traitement guérissent, mais s'ils guérissent plus ou moins que ceux à qui on ne donne pas ce traitement. Il nous faut donc ce que l'on appelle un « groupe témoin » (l'anglicisme « groupe contrôle » devient assez courant).
Une étude qui n'en comporte pas n'apporte donc à ses conclusions qu'un niveau de preuve assez faible. Mais ce n'est pas tout : il faut autant que possible que la prise ou pas du médicament soit la seule chose qui différencie le groupe témoin du groupe test.
Si les patient·e·s du groupe test et du groupe témoin sont traité·e·s dans deux hôpitaux différents, qui n'ont donc pas les mêmes pratiques et ressources en termes de soins… ça limite encore fortement le niveau de preuve. C'est mieux que pas de groupe témoin du tout, bien sûr, mais ça reste très limité. Pour ce type de raison, les études les plus solides (on peut mentionner notamment l'étude anglaise Recovery) ont recours à une randomisation, permettant de s'assurer que les deux groupes soient statistiquement indifférenciables.
Malheureusement, un certain nombre des études dont nous disposons sur le traitement n'ont pas de groupe témoin, ou un groupe témoin assez différent du groupe test, ce qui fait que leurs résultats restent très questionnables.
(Il faudrait ici compléter ce point en abordant les notions de simple, double, et triple aveugle, qui modulent également beaucoup le niveau de preuve que peut avoir une étude, mais je vais pour l'instant me contenter de relever les points qui ont été soulevés en l'espèce)
Notons que Didier Raoult lui-même, dont il n'est pas question ici de remettre en cause les compétences qui lui ont valu d'accéder à son poste de professeur à l'IHU de Marseille, soulignait il n'y a pas si longtemps l'importance du bon usage des groupes témoins et le fait qu'ils devraient être systématiques. Il semble néanmoins avoir – opportunément ? – changé d'avis depuis, invoquant désormais des raisons déontologiques. Celles-ci me paraissent assez discutables, mais mon avis n'étant que ce qu'il est, je vais, plutôt que de le développer, vous renvoyer vers l'excellente vidéo de monsieur Phi sur la question.
Toujours est-il que ce choix, fondé ou non, fait que les études qu'il a mené sur le sujet auraient, elles, difficilement pu s'offrir le prestige de paraître dans The Lancet. Il faut en effet dire quelques mots sur un autre sujet important…
Toutes les revues scientifiques ne se valent pas. Certaines, comme The Lancet ou la célèbre Nature, sont considérées comme étant « le haut du panier », tandis que d'autres sont simplement fuies par la communauté scientifique. Pour autant, comme nous avons pu le voir ici, il arrive que des études passent dans une revue de très haut niveau et soient ensuite vivement critiquées, puis retirées. C'est là un point que les gens qui ne sont pas du domaine peuvent avoir quelques difficultés à comprendre.
La première clef pour comprendre cela est que toutes les revues qui se prétendent scientifiques ne pratiquent pas, ou pas sérieusement, la relecture par les pairs, pourtant essentielle comme on vient de le voir. Certaines revues dites « prédatrices » cherchent avant tout à publier le plus de papiers possible, sans accorder spécialement d'importance à leur qualité, et globalement, un papier publié dans ce type de revues ne vaut pas plus qu'un « preprint », donc un papier pas encore relu pour une véritable publication.
Ce manque de sérieux fait que ces revues ont une très mauvaise réputation, et même dans un contexte (couramment désigné par l'expression « publish or perish ») où publier beaucoup est d'une importance considérable pour la carrière des scientifiques(5), on apprend aux doctorant·e·s comme je l'ai été(6) à les éviter, un papier publié dans une telle revue ayant un impact assez négatif sur le sérieux d'un dossier.
D'une manière générale, une revue est d'autant plus prestigieuse qu'elle est sélective : certaines refusent plus de 70% des papiers qu'on leur propose, ne gardant que ce que leur comité éditorial considère comme étant le meilleur(7). C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il ne peut pas y avoir que des revues d'aussi haut niveau : une bonne partie des études produites, même parmi les plus solides, doivent se contenter de revues de niveau intermédiaire du simple fait de cette sélectivité.
Cependant, nous en avons eu un exemple avec l'étude qui vient d'être retirée, il arrive tout de même que ce niveau de sélectivité ne suffise pas et que des études peu fiables ou erronées, voire parfois carrément frauduleuses, passent dans des revues de très haut niveau. Encore une fois, c'est une chose parfaitement normale quand on considère que la relecture se fait par des êtres humains, inévitablement faillibles.
Les revues les plus prestigieuses ne se distinguent donc pas des autres par le fait d'éviter totalement les mauvaises études, ce qui est simplement impossible. Elles en ont en revanche une proportion beaucoup moins grande que les autres (même si, hélas, le fait d'être passée dans une revue prestigieuse donne à ces rares mauvaises études d'autant plus de visibilité).
Mais surtout, elles portent une attention beaucoup plus poussée à ce qui se passe après la publication : les critiques formulées contre les études publiées sont très sérieusement prises en compte, et l'on n'hésite pas à « dépublier » les études dont on se rend compte après coup qu'elles ne satisfaisaient pas le niveau d'exigence désiré.
C'est d'ailleurs là l'un des principes fondamentaux de fonctionnement de la recherche scientifique : nous partons du principe qu'une partie des connaissances dont nous disposons est de toute façon erronée, et nous nous efforçons de les identifier et de les corriger.
À ce titre, loin de montrer une défaillance dans le processus comme certaines personnes ont pu l'imaginer, l'étude retirée du Lancet a précisément montré que celui-ci fonctionnait bien, puisque ce mécanisme auto-correcteur a joué comme il le devait. Il a même remarquablement bien fonctionné, puisque l'étude a été retirée dans les deux semaines qui ont suivi sa publication, ce qui est un délai particulièrement cours.
À titre de comparaison, les études produites par Didier Raoult et son équipe parues au début de la crise ont toujours ce statut de « publiées », alors que leur contenu, si l'on regarde dans le détail, est beaucoup plus douteux que celui de l'étude retirée du Lancet. Regardons donc ça d'un peu plus près.
Afin, notamment, d'éviter au maximum les risques de fraude, l'enjeu – la santé publique – étant des plus importants, certaines études médicales doivent faire l'objet d'une déclaration préalable indiquant ce qui va être testé et dans quelles conditions. Il est en effet très facile, une fois que l'on connaît les résultats, d'adapter la façon de les interpréter pour leur faire dire ce que l'on veut : il est donc essentiel que les critères d'évaluation qui seront utilisés soient fixés à l'avance.
En l'occurrence, lors de la déclaration préalable de leur première étude, Didier Raoult et son équipe ont annoncé vouloir mesurer l'évolution de la charge virale de leurs patient·e·s pendant quatorze jours de traitement… et l'étude ne donne finalement que les résultats au bout de six jours (ce qui n'était même pas un des « paliers » intermédiaires annoncés). Un tel changement en cours de route a de quoi éveiller la suspicion, et devrait au minimum être justifié dans l'article… ce qu'il n'est pas.
Les choses s'aggravent encore quand on consulte les résultats intermédiaires obtenus, qui ont heureusement dû être documentées. En effet, un examen attentif nous montre qu'une partie des résultats présentés… ont simplement été inventés.
Lors du relevé intermédiaire, on constate que la charge virale de plusieurs patient·e·s n'a pas été mesurée au sixième jour. Le résultat qui est donné dans l'étude est donc une simple supposition de la part de l'équipe. Et il se trouve que la charge virale a été supposée nulle pour les patient·e·s traité·e·s par leur médicament, et supposée encore élevée pour celleux qui ne l'ont pas été. On a beau jeu, à partir de telles données inventées sur mesure, de prétendre à une efficacité du traitement que, dans les faits, rien n'indique.
Mais ce n'est pas tout. On peut aussi constater que plusieurs patient·e·s ont été exclu·e·s de l'étude en cours de route. D'une manière générale, cela peut arriver : si l'on constate après coup que, par exemple, l'une des personnes étudiées prend un autre traitement en parallèle qui perturberait les résultats, il est raisonnable de ne pas en tenir compte (on essaye normalement de vérifier cela avant, mais comme partout des erreurs arrivent).
Toutefois, ces retraits légitimes se doivent, comme toute retouche au protocole expérimental décidé avant de commencer l'étude, d'être correctement justifiés dans le papier.
Ici, une partie des patients du groupe test (donc, ceux qui ont reçu le traitement) ont été retirés de l'étude… parce que leur état s'aggravait et qu'il a fallu les transférer en soins intensifs. Ce qui devrait peser ne serait-ce qu'un minimum dans les résultats. L'une de ces personnes est même morte avant la fin de l'étude, ce qui fait que, s'ils avaient été totalement honnêtes, les auteurs du papier auraient dû mentionner que 100% des décès observés l'ont été dans le groupe recevant le traitement !
Je ne relève ici que les points les plus évidents. Encore une fois, je suis loin d'être un spécialiste du domaine ; mais il est particulièrement surprenant qu'une personne d'un niveau aussi élevé que celui de Didier Raoult ait laissé passer (ou délibérément commis) des erreurs si manifestes que mon niveau suffit amplement à les relever.
Si toutefois vous souhaitez davantage de détails sur le reste du papier (pas tellement plus brillant), je vous renvoie volontiers aux analyses réalisées par quelques personnes autrement plus compétentes que moi : en voici trois.
Si nous sommes d'accord sur le fait que la suspicion autour des données présentées dans l'étude du Lancet était suffisante pour justifier son retrait, alors nous devrions l'être également sur le fait que cette étude aurait dû être retirée(8), car ses données sont ici manifestement problématiques. Elles ne permettent en fait simplement pas d'en tirer la moindre conclusion utile. Le moins qu'on puisse dire est pourtant que ça n'a pas été présenté ainsi.
Didier Raoult a su montrer au cours de l'épidémie un charisme médiatique peu commun, reconnaissons-lui ça. Malgré plusieurs erreurs manifestes, comme d'avoir proclamé une « fin de partie » pour le virus au tout début de l'épidémie, il a réussi à convaincre beaucoup de gens de l'efficacité de son traitement… alors que les données dont nous disposions à son sujet étaient très loin d'être aussi convaincantes, comme Florian Gouthière nous le rappelait à l'époque.
Cette communication axée sur la certitude (et accessoirement assez complotiste) est déjà un problème en soi, et des résultats très largement plus solides que ceux dont il disposait sont, à raison, présentés avec beaucoup plus de prudence.
On peut par ailleurs se poser la question de savoir s'il est utile, ou non, de communiquer sur des résultats non-encore publiés. D'autres que Didier Raoult l'ont fait (en y mettant pour leur part la prudence nécessaire), et je reste assez mitigé sur ce point(9).
On peut également s'interroger sur ce que les personnes convaincues par Didier Raoult ont réellement compris de ses travaux, et notamment sur ce qu'est exactement le traitement qu'il propose. En lisant ce qu'écrivent certaines de ces personnes, je ne suis en effet pas sûr qu'elles aient compris que le traitement proposé par celui-ci n'a pas toujours été le même au fil du temps.
Il recommandait en effet la chloroquine au tout début, puis l'hydroxychloroquine, puis la combinaison(10) d'hydroxychloroquine et d'azithromycine. Que ceci ait évolué en cours de route est une très bonne chose : la science fonctionne par remises en causes permanentes, et s'il n'avait pas bougé d'un iota sur ses positions à mesure que les données le contredisaient, ça aurait été d'autant plus inquiétant. Mais il est assez dommage que ceci n'ait pas été davantage mis en avant.
Il semble que l'équipe de Didier Raoult ait récemment mis pas mal d'eau dans leur vin, ce qui était autrefois présenté comme un traitement miracle en étant maintenant réduit à quelque chose qui devrait être administré préventivement, aux premiers stades de la maladie, pour éviter qu'elle dégénère, mais pas nécessairement utilisé pour les cas les plus graves.
Cette efficacité préventive reste toutefois, elle aussi, encore à prouver. Et ce d'autant plus que la maladie qui nous préoccupe, quoique causant beaucoup de morts en raison de sa contagiosité très élevée, guérit spontanément dans une écrasante majorité des cas : il faut donc des études très solides pour pouvoir affirmer que les guérisons observées lorsque les patients sont traités proviennent bien de ces traitements. Autrement, cela se limitera à ne soigner que les gens qui auraient guéri sans aide.
Que retenir de tout ça ? Il y a une dizaine d'années, un sondage à propos des attentats du World Trade Center avait été tellement mal réalisé qu'il en devenait un cas d'école de tout ce qu'il ne faut pas faire en matière de sondage.
Il me semble que nous sommes ici dans un cas à peu près similaire, et que cette affaire peut assez facilement devenir un cas d'école de tout ce qu'il aurait fallu éviter pour mener une recherche médicale solide.
On aurait tout de même pu s'en passer.
Commençons par un petit rappel des différents acteurs dont on va parler (vous trouverez une explication un brin plus détaillée par ici) : en France, contester une décision de la puissance publique se fait auprès du tribunal « administratif » (par opposition au tribunal « judiciaire », qui s'occupe de sanctionner nos actions à nous).
Il y a un tribunal administratif par zone géographique pour contester les décisions des autorités locales (mairies, préfectures…), et pour ce qui est de l'action de notre gouvernement (décrets d'applications des lois…), il faut directement attaquer auprès du Conseil d'État. Ce dernier est aussi celui qui reprend l'affaire quand on veut contester la décision d'un tribunal administratif classique.
Lorsque l'on considère que le problème vient de la loi (rappelons que, si les décrets pris par l'exécutifs doivent être conformes à la loi, celle-ci doit être conforme à la constitution, qui comprend notamment la DDHC de 1789, ainsi qu'aux traités internationaux, dont le droit de l'Union Européenne), il est possible de demander au Conseil d'État de consulter, avant de prendre sa décision, une autre cour suprême, le Conseil Constitutionnel, par le biais d'une « question prioritaire de constitutionnalité ».
Ces deux conseils vont intervenir dans ce dont nous avons à parler aujourd'hui, chacune pour l'un des deux points.
Le premier d'entre eux est le recours contre l'usage de drones, par la police parisienne, à des fins de surveillance pendant les mesures de confinement (et de déconfinement) dues à la pandémie. Ce déploiement s'est fait hors de tout cadre juridique et constituait un traitement de données personnelles (au sens du RGPD, comme toute opération de vidéosurveillance) manifestement illégal, les conditions requises n'ayant pas été remplies.
La décision d'utiliser des drones munis de caméras a été prise indépendamment par plusieurs préfectures, sans décision spécifique de l'administration nationale : cela relève donc des différents tribunaux administratifs concernés. L'équipe salariée de la Quadrature du Net étant basée à Paris, c'est auprès du tribunal administratif parisien que le recours a été formulé, et celui-ci… a décidé de laisser faire, en ignorant purement et simplement une bonne partie des arguments juridiques formulés. Cette décision étant tout sauf satisfaisante, l'affaire a donc aussitôt été portée devant le Conseil d'État.
Celui-ci a donc rendu sa décision lundi dernier, et sans surprise, il nous donne entièrement raison. Certaines personnes, peu habituées à ce type de décisions ou ayant lu le texte un peu trop rapidement, ont cru y voir une victoire de façade, supposant que le Conseil d'État aurait légitimé le principe général de la surveillance par drones, mais simplement sanctionné la façon dont ça a été mis en place, donc la forme.
Une lecture plus attentive, tou·te·s nos juristes sont d'accord sur ce point, lève cette inquiétude : ce que le juge administratif a considéré comme légitime, c'est la finalité, à savoir faire respecter les règles de confinement, mais il souligne tout de même que les mesures employées ne sont pas « proportionnées » (dit autrement : cette surveillance par drones est illégale même si elle vise à faire appliquer la loi). C'est la procédure de vérification habituelle : d'abord évaluer l'objectif, puis, si celui-ci est bien légitime, examiner la façon de faire, qui était le problème ici.
Bien que seuls les drones parisiens aient été considérés en l'espèce, les conditions de déploiement dans les autres villes ont été à peu près les mêmes, et cette pratique est donc bien illégale partout. Tout va bien.
Pourquoi, alors, y voir des demi-teintes ? Pour plusieurs raisons : d'abord, il a fallu aller jusqu'au Conseil d'État, le tribunal administratif ayant choisi d'ignorer les arguments formulés. Ce qui n'est pas d'une gravité extrême, puisqu'il y a tout de même moyen d'aller plus loin (ce que nous avons fait), mais c'est quand même assez gênant.
Ensuite, il y a le fait que la « bonne façon de faire » demandée par le Conseil d'État soit finalement assez faible : un simple décret prit après avis de la CNIL. C'est assez pour être contraignant, au sens où la police ne peut pas décider d'avoir recours à ce type de pratiques de son propre chef (et un décrêt est quelque chose qu'on peut attaquer le cas échéant), mais ça reste quand même un encadrement plutôt léger.
Enfin, et surtout, il y a le rôle de la CNIL en question : comme le souligne Benjamin sur Twitter, cet organisme officiel, initialement mis en place pour contrôler le fichage par l'état et empêcher celui-ci de devenir abusif, a été assez long à réagir : il a commencé à se pencher sur la question une vingtaine de jours après la Quadrature du Net, mais quoique l'ayant fait avant la décision du premier tribunal administratif, n'a pas su émettre un avis avant la décision finale du Conseil d'État. La situation nous invite donc à vivement questionner les « garde-fous » dont nous sommes censés disposer, qui semble assez inopérants.
Ensuite, il y a la deuxième affaire, celle qui concerne la HADOPI. Ce n'est pas un dossier nouveau : c'est même historiquement le tout premier de la Quadrature, qui a été créée en réaction au projet de loi « Création et Internet » de 2008.
Or, depuis quelques années, le Conseil Constitutionnel (qui avait déjà pris pas mal de décisions allant dans notre sens) avait créé une véritable jurisprudence de sabrage de lois de ce type, interdisant qu'un organisme, quel qu'il soit, ait un accès « open-bar » aux données de surveillance.
Les conditions étaient donc plutôt propices, et nous avons profité d'un autre recours devant le Conseil d'État pour poser une question prioritaire de constitutionnalité, espérant en finir enfin avec ce vieux serpent de mer (qui, malgré les problèmes qu'il pose en terme de droits humains et son impact globalement négatif sur la rémunération des artistes, n'en coûte pas moins assez cher, chaque année, aux contribuables).
Vous retrouverez ici la superbe plaidoirie d'Alexis à ce sujet, et nous étions donc tout ce qu'il y a de plus confiant·e·s sur le résultat au moment où la décision du Conseil Constitutionnel est tombée ce mercredi. Et elle avait bien, à première vue(1), les apparences d'une franche victoire…
…malheureusement, à y regarder d'un peu plus près, les choses sont un peu moins évidentes, et il a fallu modifier le communiqué enthousiaste initialement paru. Si elle sabre bien quelques uns des aspects les plus problématiques du fonctionnement de la HADOPI, faisant que celle-ci va vraisemblablement cesser d'exister sous sa forme actuelle, la décision du Conseil Constitutionnel est beaucoup plus nuancée sur le reste du texte concernée.
Le législateur, ayant ces dernières années une fâcheuse tendance à nous pondre des lois pas spécialement respectueuses des droits humains, se servira sans doute de ces ambiguïtés pour tenter de doter un nouvel organisme de pouvoirs proches de ceux de la HADOPI (transférer les activités de celle-ci vers le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel était de toute façon dans les cartons législatifs depuis un moment).
Ce qui signifie donc que la victoire décisive que nous espérions n'est en fait qu'une victoire d'étape : il nous faudra continuer de lutter à ce sujet. Encore. Cela commence par la poursuite de la procédure, qui, maintenant que le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision, va reprendre auprès du Conseil d'État. Cela passera ensuite par attaquer les nouvelles dispositions problématiques à mesure qu'elles arriveront.
C'est un travail de longue haleine, mais ça fait maintenant douze ans que la Quadrature du Net s'y livre, et il n'est pas question de s'arrêter là.
Alors, certes, le verre n'est pas plein. Il n'empêche qu'après ces deux (demi-)victoires successives, arrivées à deux jours d'intervalles, il contient quand même une certaine quantité d'eau (ou de quelque autre liquide dont vous voudrez bien le remplir pour fêter ça).
On peut passer du temps à se réjouir du niveau qu'a tout de même atteint ce liquide (et ça fait du bien au moral de le faire). On peut rester à déprimer en regardant toute la partie qui n'en contient pas encore (ce qui n'aidera pas spécialement à aller plus loin).
Mais on peut aussi considérer que la partie « vide » ne l'est jamais vraiment : elle est pleine d'autre chose, comme l'air. De la même manière, ce qui ne va pas dans ces décisions n'est pas un échec : c'est ce qui va nous apprendre à faire mieux la prochaine fois.
Tant que vous nous permettez de continuer, c'est ce que nous allons faire. Et à la fin, c'est nous qui gagnerons. Parce qu'entre temps, nous aurons changé le monde.
Même si ça n'a jamais été le sujet central d'un article ici, je pense que la plupart des gens qui lisent mon blog(1) auront remarqué que j'attache une certaine importance à la pensée critique. Mais comme je n'ai, précisément, encore jamais abordé spécifiquement la chose, commençons par expliciter ce que, moi, personnellement, j'entends par là.
Le plus simple serait sans doute de commencer par citer la définition proposée par l'incontournable Bertrand Russell : il s'agit tout simplement de ne rien admettre sans preuve, et suspendre son jugement tant que la preuve fait défaut.
Dit comme ça, ça pourrait éventuellement passer pour une posture assez “négative”, au sens où il s'agirait de rejeter (par principe ?) énormément de choses. Un autre terme fortement associé à la pensée critique est d'ailleurs celui de scepticisme (une éventuelle proximité étymologique avec le sujet principal de cet article serait bien sûr tout sauf fortuite et involontaire), qui peut lui-même être prit tout aussi “négativement”. C'est assez dommage, car ce n'est pas du tout l'idée.
Peut-être qu'une autre citation de ce même Russell pourra toutefois éclaircir les choses. Ce que nous demandons, en exerçant la pensée critique, c'est tout simplement donnez-moi de bonnes raisons de penser ce que vous pensez.
L'idée de base, c'est donc qu'il existe des choses autour de nous sur lesquelles nous sommes susceptibles de tomber d'accord. Pour certaines d'entre elles, c'est plutôt facile : un livre donné fera le même nombre de pages, qu'on le trouve personnellement trop long ou trop court. On peut voir de l'intérêt à parier sur le vainqueur en organisant une course, mais les enjeux sont bien moindre s'il s'agit de comparer la vitesse de chute de deux objets. Et l'issue de telle ou telle bataille historique ne change pas (pas plus que ses conséquences, d'ailleurs) si on la considère comme une « victoire » ou comme une « défaite », selon notre camp préféré.
Il y a donc d'un côté « ce qui est », dont il n'est pas raisonnable de douter. De l'autre, il y a tout ce qui ne dépend que de nos impressions : les bonnes ou mauvaises raisons que vous pourrez me donner ne changeront pas grand chose à mon ressenti face à la Joconde, un feu d'artifice, un tremblement de terre ou une canicule. La pensée critique, ce sont tous les outils dont nous nous dotons pour nous (y) retrouver sur tout ce qu'il y a entre les deux.
…mais il faut pour cela commencer par poser au juste ce qui est, ou n'est pas, une « bonne raison » de penser quelque chose, et c'est là tout le cœur de la démarche.
Globalement, les règles sont assez simples : il faut d'abord déterminer si l'on est, ou pas, susceptible de tomber d'accord sur ce dont on parle, et donc délimiter les contours de ce sur quoi on va travailler. Ensuite, il faut y travailler effectivement, en faisant appel aux règles de la logique, en évaluant le poids des hypothèses, etc. En pratique, bien sûr, on pourrait rédiger pas mal de pages sur les détails, et comme j'ai déjà prévu dans cet article de vous présenter des heures entières de vidéos qui traitent de ces points, je ne vais pas davantage rentrer dans les détails
Une petite remarque, toutefois : vous avez peut-être reconnu, dans ce que je viens de dire, les quatre piliers de la démarche scientifique que je vous avais présentés dans cet article : scepticisme initial, postulat réaliste, matérialisme de méthode poser la façon dont on vérifie et par là délimiter les contours de l'activité, et rationalité pour faire tenir les raisonnements entre eux.
C'est parfaitement normal, car la démarche scientifique et la pensée critique sont deux activités assez proches et complémentaires : la science vise à produire de nouvelles connaissances sur le monde en les rendant aussi solides que possible, quand la pensée critique vise à évaluer la solidité des connaissances qui ont déjà été produites.
Les gens qui travaillent à vulgariser les sciences – du moins, celles et ceux qui s'attaquent à la démarche au moins autant qu'à la simple accumulation de résultats – sont donc en bonne position pour mettre aussi en place quelques chouettes projets autour de la pensée critique. Et c'est auprès de certaines de ces personnes que notre histoire va commencer.
Plus précisément, des personnes qui font de la vulgarisation en vidéo. Or, dans le paysage actuel, ce genre de choses se passe beaucoup sur YouTube.
Intéressons-nous donc quelque peu à cette plateforme. Elle appartient à Alphabet (Google), et comme les autres services de cette entreprise, brasse des quantités de données absolument ahurissantes. On estime ainsi que, chaque jour, environ 600 000 heures de vidéos sont mises en ligne, et si l'on additionne ce que regardent, chaque jour, l'ensemble des utilisateurs et utilisatrices de cette plateforme, on obtient l'équivalent de 115 000 ans de vidéos visionnées.
À ces échelles, gérer la plateforme « humainement » est simplement impossible : le fonctionnement de YouTube repose sur une gestion automatisée, et donc sur des règles qui, dans les cas litigieux, tranchent sans regarder dans les détails, de la façon qui risquera le moins de poser des souci à l'entreprise. Il n'est ainsi pas rare que des contenus soient bloqués suite à une réclamation (parfois malveillante) à propos de droits d'auteurs, sans qu'il n'y ait d'enfreinte aux droits d'auteurs dans les vidéos concernées(2).
Mais ce n'est pas le seul problème. La plateforme étant financée par la publicité, elle est globalement conçue pour y faire rester les gens le plus longtemps possible, afin de leur en montrer davantage et donc d'engranger davantage de revenus. Pour cela, elle utilise un algorithme de recommandation, chargé de vous présenter des vidéos susceptibles de vous plaire.
Et cet algorithme est efficace : on estime qu'environ 70% des vidéos regardées l'ont été parce qu'elles avaient été recommandées. Ayant à sa disposition l'ensemble des données collectées, souvent à leur insu, sur les utilisateurs et utilisatrices de YouTube, mais aussi des autres services de Google, il n'a guère de difficulté à profiler les gens selon leurs goûts.
…sauf que ceci biaise énormément l'accès à l'information des gens. Nous avons déjà une très forte tendance à ne consulter que des sources d'information qui vont dans notre sens, mais le fonctionnement de YouTube aggrave considérablement ce cas en nous faisant complètement perdre de vue que les autres sources d'information existent.
Sitôt qu'une personne est identifiée comme réceptive à certains types de contenus, par exemple des contenus conspirationnistes ou négationnistes, les plateformes de ce type créent autour d'elle une « bulle de filtres » qui va l'exposer toujours plus à ce type de contenus et la renforcer dans les croyances douteuses qui y sont associées.
Et bien sûr, quand cet algorithme ne dispose pas de suffisamment d'informations sur vous pour vous suggérer des vidéos personnalisées, il vous redirige, dans le doute, vers ce qui marche le plus d'une manière générale. Il est donc assez intéressant de se pencher sur les chaînes les plus regardées. Parmi elles, on trouve beaucoup de chaînes de musique et de divertissements… mais on trouve aussi, jusque dans le « top 10 », des chaînes à prétention informative, mais dont la véracité semble être assez loin d'être le critère principal(3).
Les chaînes de vulgarisation scientifique, elles, sont bien moins loties : la plus célèbre d'entre elles est sans doute celle de « DrNozman », qui entre à peine au « top 50 » (elle est quarante-septième au moment où j'écris ces lignes). Or, il s'agit encore de « vulgarisation-spectacle » : si ses vidéos permettent sans doute d'apprendre les résultats de la démarche scientifique en passant de bons moments, ce n'est pas l'idéal pour s'approprier les méthodes, vérifier les sources, bref, pour développer son esprit critique.
Il existe bien sûr des chaînes de vulgarisation beaucoup plus intéressantes de ce point de vue… mais elles n'apparaissent même pas dans le « top 250 ». Les plus populaires sont actuellement, à ma connaissance(4), « Nota Bene » et « DirtyBiology », atteignant à peine le million d'abonné·e·s. Soit nettement moins que pas mal de chaînes d'information beaucoup plus douteuse.
Il y a donc un net déséquilibre entre la mise en avant de ces différents contenus, et l'information douteuse, favorisée par l'algorithme pour un certain nombre de raisons (plus rapide à produire et donc plus abondante, identifiée comme plus « vendeuse » a priori, ne renvoyant que vers d'autres vidéos et conduisant donc les gens à rester sur la plateforme…) arrive donc beaucoup plus facilement au contact du public. Et si ce public semble y accrocher, elles leurs seront d'autant plus proposées et ainsi de suite.
La popularité actuelle de spéculations farfelues comme celle voulant que la Terre soit plate doit donc probablement beaucoup à la popularité et au mode de fonctionnement d'une plateforme comme YouTube. Si cette plateforme a assurément ses qualités, elle présente aussi pas mal de défauts, et il serait intéressant de se pencher sur de possibles alternatives…
Les problèmes de YouTube étant principalement dus à sa façon de fonctionner, ce n'est pas une plateforme basée sur le même modèle qui permettra d'y remédier. Il existe déjà un certain nombre d'autres plateformes du même style (Dailymotion, Rutube, Viméo…), mais toutes finissent par devoir recourir aux mêmes systèmes automatisés dès qu'elles atteignent une certaine taille.
Pour éviter cet écueil, il faut au contraire faire en sorte que les plateformes de vidéo restent suffisamment petites pour qu'il reste possible de gérer « humainement » la modération, afin qu'elle ne vire pas à une censure systématique. Néanmoins, diffuser des flux vidéos à un nombre conséquent de gens depuis une source unique demande tout de même pas mal de ressources.
…mais il est possible de contourner ce point en considérant que les gens qui viennent visionner les vidéos, et donc les récupérer, et peuvent donc aider à participer à leur diffusion. Il est possible d'envisager un réseau de plateformes de diffusion de petite taille si elles fonctionne sur un modèle en « pair-à-pair », où les gens qui utilisent le système contribuent aussi à son fonctionnement.
D'où le nom de la proposition que nous expérimentons actuellement, PeerTube, comme dans « peer-to-peer ». Il s'agit d'un logiciel libre, conçu pour que le plus de monde possible puisse en installer et diffuser ses propres vidéos. Toutefois, YouTube tire une partie de sa popularité du fait qu'on y trouve énormément de choses (même si, comme on l'a vu, certaines sont moins faciles à trouver que d'autres si on ne les cherches pas spécifiquement). Plein de petites plateformes indépendantes sans lien entre elles ne pourraient sans doute pas offrir le même confort d'utilisation. Heureusement, PeerTube apporte également une solution sur ce point.
Il repose en effet sur un mécanisme de « fédération » : chacune des plateformes utilisant ce logiciel (on appelle ça une « instance » de PeerTube) peut en effet choisir de se lier aux autres pour afficher leurs vidéos. De cette manière, il est possible de construire un réseau qui, dans l'ensemble, sera aussi grand et varié que YouTube, mais en restant composé de petits éléments « à taille humaine ». Chacune de ces instances, étant gérée par des personnes différentes, a des règles de fonctionnement légèrement différentes des autres, mais les utilisateurs et utilisatrices peuvent visualiser et commenter les vidéos d'une instance depuis une autre, retrouvant là le confort d'utilisation d'une solution « centralisée ».
Par ailleurs, PeerTube, dans son ensemble(5), ne repose pas sur la publicité, ce qui suffit à éviter une bonne partie des effets pervers dont nous venons de parler : nous n'avons pas d'intérêt à tenter de vous faire rester plus longtemps que ce que vous aviez prévu, ni à mettre en avant certaines vidéos plutôt que d'autres parmi tout ce que nous vous proposons.
On pourrait toutefois objecter que la publicité est aussi un moyen de rémunérer les vidéastes, et donc de leur permettre de vivre de ce métier. Et il est vrai que la question de la rémunération des vidéastes est importante. Mais le système de publicité, tel qu'il existe actuellement sur YouTube, remplit très difficilement ce but : la gestion automatisée du droit d'auteur, par exemple, permet assez souvent que ces revenus publicitaires soient accaparés par d'autres. Et certains sujets, ne plaisant guère aux annonceurs publicitaires, empêchent simplement de monétiser des vidéos (notamment celles portant sur les guerres, ce qui, l'Humanité étant ce qu'elle est, n'aide pas la vulgarisation en Histoire, par exemple).
C'est pourquoi un nombre de plus en plus important de vidéastes souhaitant vivre de cette activité ont recours à d'autres solutions, telles que le « sponsoring » (qui pose d'autres soucis par ailleurs, mais évite ceux dont nous avons parlé ici), ou plus simplement… le recours au financement directement par les gens qui regardent leurs vidéos. Ce qui est tout à fait possible sur PeerTube aussi bien que sur YouTube : le seul système dont nous nous privons est donc celui qui de toute façon fonctionne le moins bien.
On pourrait donc dire que PeerTube n'a que des avantages. Ce serait bien sûr caricatural. PeerTube est un logiciel encore jeune, et même s'il progresse à grands pas, il reste encore des points qui ont besoin d'être améliorés, surtout par comparaison aux plateformes existant depuis bien plus longtemps (et qui, elles aussi, étaient beaucoup plus limitées à leur début). Il est donc important de soutenir, dans tous les sens du terme, les gens qui travaillent là-dessus.
Mais surtout, PeerTube souffre actuellement d'un grand handicap face à quelque chose d'aussi « habituel » que YouTube : son manque de visibilité. Les gens qui regardent y viennent peu, parce qu'on y trouve peu de vidéos ; et les gens qui publient des vidéos les mettent peu à cet endroit parce qu'on y trouve peu de public. Cette problématique de serpent qui se mord la queue se résoudra cependant d'elle-même dès que nous serons parvenus à atteindre une certaine « masse critique ». Il est donc plus que temps de nous pencher sur ce que nous proposons à ce sujet.
Avec quelques camarades vidéastes spécialisé·e·s dans la vulgarisation de la pensée critique et de la méthodologie scientifique, nous gérons donc Skeptikon.fr, instance PeerTube dédiée à ces sujets. Si le sujet de la pensée critique vous intéresse, vous y trouverez, littéralement, des heures entières de vidéos portant sur des sujets divers, qui vous offriront tout un tas d'outils utiles pour permettre, comme le dit si bien l'un des camarades en question, d'avoir l'esprit ouvert, mais pas au point que [votre] cerveau ne tombe par terre.
Cette instance a ceci de particulier qu'elle est une instance thématique : nous voulons faire en sorte de proposer du contenu qui soit spécifiquement sur le thème de la pensée critique, quand la plupart des autres instances de PeerTube ont des vidéos sur des thèmes assez variés. De ce fait, nous ne « fédérons » que très peu : à l'heure où j'écris ces lignes, vous ne trouverez sur notre instance qu'une seule chaîne(6) qui soit en pratique hébergée ailleurs.
…ce qui est d'ailleurs quelque chose que nous aimerions corriger : nous ne voulons rester qu'une instance PeerTube parmi d'autres, y compris sur notre thématique. Si tous les vidéastes vulgarisant la pensée critique et la méthodo scientifique venaient chez nous, nous aurions raté quelque chose, parce que ça reviendrait à créer une sorte de mini-YouTube.
C'est pourquoi nous essayons d'encourager quelques camarades, comme par exemple celles et ceux de l'ASTEC, qui gèrent la chaîne « la Tronche en Biais » ou, pour généraliser à la vulgarisation scientifique dans son ensemble, celles et ceux du Café des Sciences, à monter leurs propres instances, ce qui nous permettra certainement au passage d'afficher quelques unes de leurs vidéos chez nous. On n'y est pas encore, mais ça progresse.
Les personnes qui voudraient aider à monter d'autres instances sont donc évidemment les bienvenues, y compris sur nos sujets : ne nous laissez pas tout faire seul·e·s.
Mais si nous voulons n'être qu'une instance parmi d'autres, qu'est-ce qui fait notre spécificité, au juste ? Le simple fait d'être plus qu'une plateforme de vidéos. Skeptikon est une association, constituée de gens qui partagent un engagement fort autour de la pensée critique bienveillante, et qui ont envie de travailler ensemble à ce sujet.
Notre association est encore jeune, et nous ne sommes qu'au début de nos projets communs, mais ces projets sont bien là et nous comptons bien travailler à faire quelques chouettes choses pour promouvoir la pensée critique tou·te·s ensemble. Pas seulement des vidéos, d'ailleurs : maintenir cette plateforme est un des objectifs principaux de notre association, mais nous ne nous y limitons pas et envisageons d'autres aussi d'autres moyens.
Nous essayons notamment d'être un peu présent·e·s dans divers festivals autour du logiciel libre ou de la vidéo : Florent et moi avons, il y a quelques mois, tenu une conférence simultanée dans deux événements libristes, le Capitole du Libre et l'Ubuntu Party de Paris (conférence qui abordait, en un peu plus détaillés, à peu près les mêmes points que dans cet article). Nous aurions dû être aux Journées du Logiciel Libre 2020, qui ont malheureusement dû être annulées en raison de la pandémie, mais nous serons au CRACS, qui n'a été que repoussé en novembre prochain.
Si vous avez envie de nous inviter ailleurs, ce sera avec plaisir
En attendant, n'hésitez pas à jeter un œil aux nombreuses et très instructives vidéos qui sont dores et déjà sur le site, et qui continuent bien sûr d'arriver. Certaines d'entre elles, notamment celles qui ont pu être remises en ligne chez nous après avoir été abusivement bloquées sur YouTube, sont d'ailleurs parmi celles qui ont totalisé le plus de vues sur l'ensemble du réseau PeerTube francophone : nous sommes donc assez content·e·s de participer à la visibilité globale du réseau. Il faut « seulement » veiller à ce que ça ne se limite pas à notre instance, mais à ce que ça profite à PeerTube dans son ensemble.
Alors, si vous n'êtes intéressé·e·s que par la pensée critique, n'hésitez pas à vous créer un compte chez nous pour pouvoir réagir aux vidéos (les critiques constructives sont toujours bonnes à prendre). Il est toutefois assez dommage de ne s'intéresser qu'à ce (quoique passionnant) sujet. D'autant que ne s'exposer qu'à un seul son de cloche crée aussi une sorte d'« effet bulle » qui peut biaiser notre façon de penser (l'un des aspects les plus importants de la pensée critique, après tout, est de prendre conscience de ses propres biais).
La différence fondamentale avec la bulle de filtres de YouTube, toutefois, est que vous n'aurez pas beaucoup d'efforts à fournir pour lui échapper si vous le voulez : il vous “suffira” d'aller un peu regarder ce que d'autres gens peuvent dire ailleurs. N'hésitez donc pas à ne pas venir directement chez nous, mais plutôt à vous créer un compte sur l'une des nombreuses autres instances du réseau : il y a de fortes chances que vous puissiez, depuis là-bas, visualiser les vidéos de notre instance et y réagir comme si vous y étiez, grâce à la magie de la fédération.
Il y a déjà deux ans (un peu avant une grosse baisse d'activité sur ce blog due à un projet dont je vous reparlerai j'espère assez vite), j'avais écrit un article qui s'intéressait au parallèle qu'on croise parfois chez les libristes entre Google et Skynet. Skeptikon est un des éléments de réponse au problème que j'y soulève, alors je suis plutôt content de travailler à ça.
Et s'il y a des gens qui se demandent si ça veut dire que je vais me lancer moi-même dans un boulot de vidéaste… et bien, il se trouve que l'idée me tente de plus en plus. Je ne le ferai très probablement pas tout seul, mais avec l'aide de mes camarades de l'association, beaucoup plus expérimenté·e·s que moi dans ce domaine, ça pourrait peut-être finir par arriver.
D'ici-là, comme le dit si bien l'un des camarades en question, prenez bien soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des trucs dans le crâne.
Extraits utilisés dans la version audio (par ordre de première apparition pour les usages multiples) : Francis Cabrel, Sarbacane, Kaamelott, livre 2, tome 1, épisode Sept cent quarante-quatre, The Police, Every breath you take, Star Wars, épisode 5, L'Empire contre-attaque, Le grand blond avec une chaussure noire, Les Poppys, Non, non, rien n'a changé, Jacques Brel, Vesoul, Jean-Jacques Goldman, Compte pas sur moi, Queen, A kind of magic.
Et merci à Christophe et Samuel, dont j'ai « emprunté » les voix dans leurs vidéos pour les citations.
Après avoir planché longuement sur la chronologie alternative que je vous ai proposée dans cet article, je me suis donc occupé de corriger le souci résiduel, à savoir l'absence de prise en compte de l'histoire de Vaati. J'ai choisi de débuter par celui qui est censé être le premier dans la chronologie « officielle », à savoir The Minish Cap.
Commençons, rapidement, par mes impressions : il est très chouette. J'ai tout de suite été dans mon élément, quand je garde un peu plus de mal à la prise en main des opus en 3D. L'histoire est simple (pas de gros rebondissements comme il a pu y en avoir dans d'autres opus), mais assez sympathique. Les musiques sont bien sympas, avec notamment dans le marais un thème connu mais avec une nouvelle sonorité qui change complètement l'ambiance.
Il est assez réussi sur les possibilités d'explorations (chaque nouvel objet, y compris les améliorations de l'épée, apporte quelque chose), et le pouvoir de rapetisser de Link donne quelque chose de bien chouette. J'ai aussi bien aimé retrouver la cape de roc, que j'appréciais déjà dans son Oracle où elle servait de second niveau à la plume, et découvrir le bâton sauteur, nouvel objet bien sympathique à l'aspect familier.
Seul regret : le manque de boutons disponibles, dû à sa console d'origine, fait qu'on a trop souvent besoin de changer d'objets et que le menu est peu pratique (même si ça reste tout à fait utilisable). Bon, ça et le fait qu'il soit un peu court, aussi, puisque (même si on a eu un jour férié et que les soirées ne sont pas spécialement chargées en ce moment) je n'ai eu aucune difficulté pour le finir dans la semaine.
Ensuite, il y a donc l'histoire et le placement dans une chronologie générale. Et disons que, si je suis d'accord avec le fait qu'il nous pose bien les origines de Vaati, qui semble avoir été inconnu jusque là (bien qu'il semble mourir à la fin, ce qui est un peu étrange si on doit le retrouver ensuite)… je suis en revanche d'autant plus perplexe concernant son placement dans la chronologie « officielle ». Pour mémoire, cet opus est donc censé être le deuxième, après Skyward Sword et avant Ocarina of Time (et donc être commun aux trois « timelines », qui ne se séparent qu'après ce dernier).
Il y a déjà un point qui ne colle pas à ce niveau. On retrouve en effet, dans la cité d'Hyrule, trois demoiselles que l'on connaît déjà : Dyn, Nayru et Farore. Pas les déesses, mais les oracles des deux jeux du même nom. Il n'est pas dit explicitement qu'il s'agit des mêmes personnes, ceci dit, mais les figurines que l'on peut récupérer sur elles indiquent que la première est une danseuse célèbre de la région d'Holodrum, et la seconde serait descendante d'une prêtresse de la région de Labrynna : si ce ne sont pas les mêmes personnes, ce sont probablement au moins de nouvelles incarnations de celles-ci (peut-être leurs descendantes).
De ce fait, qu'elles soient venues de ces contrées lointaines pour s'installer à Hyrule, puis que leurs descendantes soient reparties (ou aient « repoppé » mystérieusement) là-bas n'est certes pas à proprement parler incohérent, mais c'est quand même assez étrange. Ça m'inciterait plutôt à considérer que ce jeu-ci se déroule après les Oracles.
De la même manière, les gorons de ce jeu ne sont apparemment « plus très nombreux » (sans aucune raison évoquée pour ça, me semble-t-il), ce qui ne colle pas trop dans cette position dans le temps, mais pourrait en revanche en faire un bon épisode de transition entre Ocarina of Time où il y en a plutôt pas mal, et l'un des épisodes censés se situer ensuite mais où ils n'apparaissent plus (Legend of Zelda et A Link between Worlds dans ma chronologie « alternative », A Link to the Past dans la chronologie « officielle »).
Ensuite, la légende en début de jeu nous indique, sans trop de précision, que le royaume d'Hyrule a déjà été autrefois sur le point d'être détruit, et que ce sont alors les Minish qui sont descendus du ciel
offrir aux hyliens une épée et une lumière d'or, « la force ». On apprendra plus tard dans le jeu que cette « force » a trouvé sa place dans le cœur de la princesse Zelda.
Puisqu'il n'y a, à ma connaissance, aucun autre opus incluant d'autre Minish que Vaati lui-même (dont la nature était inconnue jusqu'à cet épisode), ça fait probablement référence à un passage de l'histoire pour lequel il n'y a pas eu de jeu, et donc pas aux événements de Skyward Sword (sans doute parce qu'à l'époque où ils ont décidé de faire de ce jeu le premier de la chronologie, les concepteurs n'avaient pas encore prévu Skyward Sword).
Ce point est sans doute confirmé par la cinématique de fin, indiquant qu'il s'agit de la « première aventure » de Link, qui continuera cependant de défendre Hyrule tant qu'il sera guidé par « la force ». Je suppose que l'objectif était ici de parler de Link au sens général, confondant toutes ses incarnations. Néanmoins, puisqu'il est censé s'agir d'un Link différent par jeu, on peut aussi interpréter ça comme ne parlant que ce de Link-là en particulier, mais signalant donc qu'il aura d'autres aventures du même style plus tard dans sa vie.
Notons que ce jeu est aussi, sauf erreur de ma part et par ordre de parution, le premier à évoquer un groupe de gens ayant quitté la terre pour vivre dans le ciel. Il le fait cependant avec quelques différences notables par rapport à ce que l'on retrouve dans les opus sortis sur Wii : les éoliens ont ici une apparence humanoïde, contrairement aux célestiens de Twilight Princess, mais pour autant ne sont a priori pas humains, contrairement aux habitants de Célesbourg.
En effet, les premiers que l'on croise en montant dans le ciel s'étonnent de voir un humain comme Link capable de marcher sur les nuages (ce qui n'est pas spécialement plus expliqué que par le fait qu'il doive avoir le cœur particulièrement pur ou quelque chose comme ça). Comme cette remarque le laisse entendre, effectivement, les lieux que fréquentent ces éoliens sont directement posés sur les nuages, contrairement à ce que l'on croise dans les jeux suivants.
Quand le jeu a commencé à évoquer les éoliens, avant qu'on les rencontre, j'espérais pouvoir les rattacher à l'un ou l'autre de ces deux peuples, mais ça ne semble donc pas si facile que ça.
J'espérais aussi que cette histoire d'épée offerte par les Minish pourrait servir à préciser le petit souci d'épée que soulève ma chronologie « alternative » entre A Link to the Past, Ocarina of Time et A Link between Worlds : puisque ça m'a conduit à supposer qu'il pourrait y avoir deux épées de légende, l'une des deux aurait pu être l'épée Minish.
Cette épée étant d'abord conservée scellée au château d'Hyrule, puis brisée au début du jeu, nécessitant qu'on la reforge et qu'on la dote des pouvoirs des éléments (la faisant devenir l'« épée de quatre » permettant à Link de se dédoubler), ça pourrait éventuellement se tenir en faisant de ce jeu une suite d'Ocarina of Time, dans la ligne temporelle de l'enfance. L'épée du temple du temps/château d'Hyrule serait alors l'épée Minish, et l'épée des bois serait la véritable « épée de légende » de ce monde. On pourrait même aller jusqu'à remarquer que l'épée Minish est censée être « vénérée » par les humains, ce qui colle avec le fait d'être entreposée dans le temple (le fait qu'elle serve à maintenir le sceau pouvant expliquer ensuite pourquoi elle n'est plus montrée, dans The Minish Cap, qu'aux vainqueurs du concours et gardée sous clef le reste du temps).
Entre autres avantages, ce rapprochement permettrait de caser d'autres jeux dans cette ligne temporelle, quand ma chronologie « alternative » place beaucoup de jeux dans l'autre.
Cependant, s'intéresser à « la force » plutôt qu'à l'épée donne une tout autre piste. En effet, la différence de nom et d'histoire tend à la différencier de la Triforce que l'on rencontre habituellement (et qui n'est donc pas évoquée dans cet épisode). En revanche, elle semble bien capable de donner une puissance assez énorme et (combinée au chapeau à souhaits d'Exelo), capable d'exaucer tous les vœux.
Or, le gros point noir de ma chronologie « alternative » était le fait que placer Skyward Sword en fin de chronologie plutôt qu'en début rendait assez mystérieuse la filiation entre les Zelda des jeux précédents et la déesse Hylia, censée se réincarner dans la Zelda de cet opus-ci.
On pourrait tout à fait envisager ici que la « lumière d'or » des Minish ait été confiée aux hyliens peu après la fondation du nouvel Hyrule, peut-être pour remplacer la Triforce toujours perdue sous les flots depuis The Wind Waker. Suite aux événements de The Minish Cap, et face à l'émergence d'une nouvelle incarnation de Mallard sous la forme de l'Avatar du Néant, la princesse Zelda sauvée dans cet opus aurait donc décidé d'utiliser cette force pour devenir la déesse Hylia afin de le contrer.
Blessée lors de cet affrontement, elle serait alors tombée dans une sorte de coma… comme celui dont on cherche à la réveiller dans The Adventure of Link. Le double épisode fondateur de la saga aurait alors lieu juste après cette bataille (et avec le même Link que dans The Minish Cap), et viserait à récupérer l'ancienne Triforce pour remettre les choses en ordre. Ce serait ensuite que, prenant exemple sur les éoliens qu'ils connaissaient déjà, les hyliens auraient décidé d'aller fonder Célesbourg (utilisant pour ça les bouts de terre projetés dans le ciel durant la bataille et étant devenus les îles flottantes que l'on connaît).
Cette version fait, au contraire, un jeu de plus dans ce monde, ce qui accentue un peu le déséquilibre, mais il me semble que ça donne une suite des événements qui se tient plutôt bien.
J'imagine qu'il faudrait, pour trancher entre ces deux possibilités, que je joue aux autres opus incluant Vaati, qui apporteront probablement quelques éléments supplémentaires (en tout cas au sujet cet adversaire et de l'épée de quatre, je ne suis pas sûr que « la force » y soit évoquée, puisque les Minish ne le sont a priori pas).
Je vais sans doute le faire, un jour ; mais bien que j'ai présentement très envie de découvrir un nouveau « Zelda-like », la perspective de jouer un jeu pensé d'abord pour un mode multijoueur me “refroidit” un peu, donc ils attendront sans doute un poil plus (d'autant que ce ne serait pas mal de trouver d'autres sujets que Zelda pour réveiller un peu ce blog).
En attendant, si vous avez un avis sur cette question (ou sur le reste de ma chronologie « alternative »), n'hésitez surtout pas à vous manifester.
Vue la scène finale du jeu (dans laquelle Exelo, après avoir retrouvé sa forme originelle, décide d'offrir un bonnet à Link en souvenir), je vais quand même conclure cet article en abordant un point que j'ai eu la flemme d'évoquer dans l'autre article, même s'il pourrait fournir quelques indices chronologiques : la tenue de Link.
Dans les quatre premiers opus (jusqu'à Link's Awakening sur Game Boy, donc), Link s'habillait avec son habituelle tenue verte à bonnet sans qu'il n'y ait d'explication spécifique pour ça. À partir d'Ocarina of Time, les concepteurs ont commencé à vouloir lui chercher une justification : dans ce jeu, c'est donc la tenue traditionnelle des Kokiris. Bon, pourquoi pas.
Dans The Wind Waker et Phantom Hourglass, ça devient la tenue traditionnelle du héros, en hommage à celui qui avait autrefois sauvé Hyrule et qui s'habillait comme ça, ce qui fait que, dans Spirit Tracks, c'est carrément devenu la tenue officielle des soldats du nouvel Hyrule. Ce qui me paraît coller avec le fait de placer Skyward Sword ensuite puisque, dans cet opus, il s'agit de la tenue traditionnelle des chevaliers de Célesbourg (bien que celle-ci change de couleur tous les ans, pour chaque nouvelle promo d'étudiants).
Cependant, bien que ça colle, je reste assez dubitatif sur le fait de chercher une justification particulière à cette tenue (comme dans Twilight Princess où les esprits décident d'habiller Link « en héros »). De la même manière que ça me lasse un peu que le look du petit bouclier « hylien » qui, quoique de fer et donc plus solide que le bouclier kokiri en bois, restait le truc de base qu'on achetait en boutique dans Ocarina of Time, devienne celui du bouclier « d'Hylia », le plus ultime de tous, dans Skyward Sword et Breath of the Wild.
Mais bon, ce que je râle ici n'a plus rien à voir avec le jeu dont il était question dans cet article, donc arrêtons-nous là
Comme cet article promet d'être particulièrement long, j'ai décidé de diviser son contenu en un paquet de petites boîtes que vous pouvez consulter les unes après les autres, ce sera sans doute plus digeste. Vu que je n'ai rien écrit ici depuis des lustres, vous pouvez considérer ça comme une série de petits articles tous groupés sur la même page (n'hésitez pas à lire ça en plusieurs fois si ça peut aider).
Histoire de vous montrer comment je m'y suis pris, commençons par poser les critères que je me suis donné de base pour définir une « bonne » chronologie entre les jeux.
D'abord, je ne tient compte que des éléments directement trouvés dans les jeux. Toutes les explications « officielles » qui ont été données par d'autres canaux peuvent être intéressantes à considérer, mais je me suis laissé le droit de ne pas en tenir compte.
Dans cet ordre d'idées, je considère a priori que les jeux sont faits pour être gagnés : n'étant de base pas à l'aise avec le concept de « timeline de la défaite », j'ai essayé dans la mesure du possible de ne pas recourir à ce type d'explication (je m'autorisais quand même à le faire en cas de nécessité, mais ça n'a pas été utile).
En revanche, je considère a priori qu'il vaut mieux éviter d'accumuler les mondes parallèles de manière « gratuite ». Si une explication permet, par exemple, d'intégrer Lorule ou un monde des ténèbres de façon cohérente, plutôt que d'en faire un truc dont on n'a jamais entendu parler avant et qui ne revient plus jamais ensuite, je préfère largement ça.
D'une façon plus générale, le principe de parcimonie est quelque chose d'assez efficace, donc chaque fois qu'une explication des mêmes éléments comporte moins d'hypothèses ad hoc, je la favorise même si j'en préférais de base une autre qui s'avère finalement moins intéressante (et c'est arrivé plusieurs fois).
Enfin, dans la mesure du possible, j'essaye de rester fidèle aux informations fournies dans les jeux, puisque c'est le but. Toutefois, je m'autorise à y déroger s'il est possible d'expliquer pourquoi elles sont ainsi dans le jeu. Par exemple, je peux poser qu'une information donnée par tel ou tel personnage est fausse, à condition d'expliquer pourquoi cette fausse information aurait remplacé la vrai. Et, parcimonie oblige, cette explication sera toujours moins fiable que de prendre les propos du jeu pour argent comptant.
Précisons encore deux choses :
Il est assez évident qu'il y a plusieurs Link, plusieurs Zelda, plusieurs Impa, etc. En revanche, certains personnages, comme Ganon(dorf) ont explicitement eu une vie très longue et ont potentiellement été les mêmes d'un jeu sur l'autre. Je ne me suis donné aucune contrainte spécifique à ce niveau : qu'un personnage revienne d'un jeu sur l'autre ou qu'il s'agisse de deux incarnations différentes me vont tout autant, tant que ça paraît globalement cohérent.
Hyrule change radicalement d'un épisode sur l'autre, ce qui rend les indices basés sur la géographie assez peu fiables. J'en ai pris en compte quelques uns, mais pour renforcer une idée globale et pas comme éléments de preuve à eux tous seuls. Qu'un lieu donné apparaisse ou disparaisse d'un épisode sur l'autre n'est qu'un élément « de décor », et a priori pas à prendre en compte de façon primordiale.
On va commencer par le plus évident : grouper entre eux les jeux qui sont explicitement reliés l'un à l'autre. On a trois cas qui collent bien : d'abord, les deux premiers jeux de la saga, The Legend of Zelda et The Adventure of Link. Même s'il n'y a pas beaucoup d'infos de contexte dans ces deux jeux, époque oblige, ils sont a priori désignés comme se suivant. Dans le premier jeu, on récupère deux fragments de Triforce, l'un en collectant les huit morceaux, l'autre directement à la fin. Dans le second jeu, on récupère le troisième fragment : il s'agit donc d'un double épisode pour réunifier une Triforce.
Ensuite, Oracle of Seasons et Oracle of Ages. Les deux jeux sont liés, certains personnages et objets de l'un réapparaissant dans l'autre, en fonction de l'ordre dans lequel on les fait, et un épilogue étant commun aux deux jeux. Il paraît donc assez évident que ces deux-là forment eux aussi une seule et même aventure et sont à placer ensemble.
Enfin, The Wind Waker, Phantom Hourglass et Spirit Tracks sont explicitement des suites les uns des autres : la cinématique d'intro de Phantom Hourglass raconte l'histoire de The Wind Waker, et l'on y retrouve les mêmes Link et Tetra (ainsi que les autres pirates, même si leur rôle est plus limité). À son tour, Spirit Tracks reprend les mêmes éléments, mais en se plaçant quelques décénies plus tard (on retrouve le même Nico comme grand-père du nouveau Link, et Zelda est la petite-fille de Tetra). Comme ça marche plutôt bien, il n'y a a priori aucune raison de séparer ceux-là.
En revanche, on a un cas un peu plus particulier avec A Link Between Worlds, qui me semble-t-il a été aussi appelé « A Link to the Past Ⅱ » : bien que les deux Hyrule soient très semblable (mais quand même un peu différentes, comme à chaque fois), l'histoire générale et la situation de la Triforce ne correspondent pas.
En effet, le récit fait sur les murs du château d'Hyrule raconte une histoire qui ressemble à celle d'Ocarina of Time (exception faite du fait que la Triforce s'y sépare en trois après la mort de Ganon plutôt qu'au moment où il la touche, mais ça peut tout à fait être une déformation mineure du récit), sans évoquer du tout celle d'A Link to the Past. De plus, à la fin de ce dernier, la Triforce est censée être unifiée entre les mains du héros : rien n'explique donc qu'elle soit séparée en trois dans l'opus suivant. Il me paraît donc hautement improbable, sinon totalement incohérent, que ces deux opus soient la suite directe l'un de l'autre.
À la toute fin d'Ocarina of Time, Link, enfant, retrouve Zelda dans le château d'Hyrule, d'où pourtant on l'avait vu s'enfuir lors de l'ouverture de la Porte du Temps, ce qui semble donc indiquer qu'avoir scellé Ganondorf à l'âge adulte a eu des effets sur ce qui se passe à l'âge enfant. À la base, je prenais ça comme un argument contre la division en plusieurs timelines à la suite de ce jeu : pour moi, tout l'arc se déroulant à l'âge adulte n'était qu'une sorte de grosse parenthèse refermée au moment de remettre l'épée à sa place, et n'avait pas spécialement d'influence sur la suite.
Puis j'ai joué à The Wind Waker, et j'ai lu la remarque du Lion Rouge indiquant que la Triforce a été brisée quand le Héros quitta Hyrule pour voyager dans le temps
. Ce qui semble carrément bien coller à cette scène.
Après, par acquis de conscience, je me suis quand même demandé à quels autres opus il pouvait être fait référence. Il y a deux autres opus incluant un voyage dans le temps : Oracle of Ages et Skyward Sword. Dans le second, Link ne rencontre dans le passé qu'Impa (qu'on voit mal aller chanter ses louanges un peu partout) et des ennemis qui finissent abattus d'une façon ou d'une autre, puis il revient à son époque. Dans l'autre, on pourrait éventuellement considérer que, du point de vue des gens du passé, c'est un héros qui est venu puis reparti, mais ça se passe en Labrynna, pas en Hyrule.
Donc le héros auquel le Lion Rouge fait référence, si c'est un de ceux des jeux, ne peut être que celui d'Ocarina of Time (la chose est d'ailleurs confirmée plus tard dans le jeu, où ce héros du passé est qualifié de « héros du temps »).
The Wind Waker semble donc indiquer très clairement qu'il y a séparation entre deux lignes temporelles à la fin d'Ocarina of Time : une, dans laquelle on se trouve, d'où le héros est parti, ce qui a conduit à briser son fragment de Triforce, et donc l'autre où il est retourné, qui correspond donc à l'âge enfant.
Il me semble en revanche logique de supposer ici que le Ganondorf d'Ocarina of Time (et donc aussi de The Wind Waker, puisque c'est explicitement le même qui est revenu sur plusieurs générations) est absent de cette seconde timeline : c'est son arrivée qui avait fait fuir Zelda du château, il a donc dû disparaître de l'âge enfant si elle y est retournée. Replanter l'épée dans son piédestal serait en quelque sorte de fermer le sceau d'une manière définitive, en faisant en sorte que même s'il parvenait à le briser, ce ne serait que dans l'autre ligne temporelle.
Je dirais d'ailleurs que vu que le départ de Link a brisé la Triforce du Courage en plusieurs morceaux, de façon symétrique, ce serait celle de la Force qui serait brisée dans la continuité temporelle de l'âge enfant, puisque c'est Ganondorf qui a disparu. C'est contradictoire avec ce que dit la chronologie « officielle », mais la continuité vers Twilight Princess pose de toute façon plein d'incohérences, alors attaquons maintenant ça.
Twilight Princess est assez clairement un opus particulier : je ne sais plus bien si la Triforce y est évoquée (de façon assez évidente, le Ganondorf qu'on affronte à la fin en tire ses pouvoirs ; mais je ne crois pas que ce soit dit explicitement), mais on y croise en revanche des trucs qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, comme le cristal des ombres que recherche Midona, et le miroir des ombres ayant banni les habitants du Crépuscule, ou comme les quatre esprits de lumière qui ne ressemblent à aucun de leurs homologues (à la limite, Lanelle ressemble vaguement à un dragon, mais c'est tout).
Ça paraît donc assez délicat de faire de cet opus la suite direct d'un des autres, sans aucune raison pour laquelle ces différents trucs auraient « poppé » comme ça d'un jeu sur l'autre. Mais l'incohérence est encore plus criante quand on découvre les sages et le flashback du bannissement de Ganondorf, qui ne ressemble absolument pas à ce qui peut se passer dans Ocarina of Time censé le précéder.
D'abord, les sages eux-mêmes : même si on retrouve les symboles qu'on croise dans Ocarina of Time, les sages de ce jeu étaient clairement visuellement identifiables au premier coup d'œil, quand ceux de Twilight Princess sont des fantômes à peu près indifférenciables.
Ensuite, le Ganondorf que nous présente Twilight Princess est, de mémoire, plutôt un genre de brigand solitaire, avide de pouvoir comme tant d'autres avant lui, d'où le fait qu'il finisse banni. La seule surprise est que celui-ci est un « élu des déesses », assez costaud pour abattre un des sages en résistant. Ça ne colle pas spécialement avec celui d'Ocarina of Time, roi des Gérudos et qui n'était pas spécialement favorisé par les déesses au moment où il met la main sur la Triforce, puisque celle-ci se brise pour l'empêcher d'accéder à ses pouvoirs.
Enfin, la scène telle qu'elle nous est montrée (pour le coup, on a carrément un flashback avec le récit de participants à la scène, ce n'est pas comme dans d'autres épisodes où on peut se dire que le temps et la légende ont déformé ce qui s'est vraiment passé) pourrait éventuellement coller avec une « timeline de la défaite », mais ne correspond à rien pour l'âge enfant. Il me semble donc assez évident que la chronologie « officielle » ne marche pas ici, et qu'il ne s'agit pas du même Ganondorf.
Comment résoudre le souci ? Il faut que l'épisode situé avant Twilight Princess, s'il y en a un, laisse la possibilité à cet univers assez particulier d'exister. Si ça ne correspond à aucun Hyrule connu, le côté sombre pourrait en revanche coller avec le Monde des Ténèbres d'A Link to the Past : on n'a aucune info sur ce que devient ce monde après la fin du jeu, mais il s'agit d'une copie d'Hyrule créée par le vœu de Ganon en touchant la Triforce, sur laquelle ce seigneur du mal a régné plusieurs siècles : le terreau idéal pour créer un monde où des pouvoirs plus sombres, comme le cristal des ombres, auraient pu se développer.
Les esprits de la lumière et la présence d'une Zelda régnant sur ce monde pourraient alors être le résultat du vœu de Link (du Link d'A Link to the Past, en récupérant la Triforce après avoir vaincu Ganon), qui aurait essayé par ce moyen de donner à ce monde un avenir digne de ce nom malgré ses origines. Le Ganondorf que l'on affronte dans le jeu, quand à lui, pourrait tirer son statut d'« élu des déesses » du fait qu'il est le descendant du Ganon d'A Link to the Past, qui était possesseur de la Triforce.
Quant aux sages, ils ont l'air de fantômes même dans le flashback. Ce qui me paraît ouvrir une possibilité, mais il faut d'abord parler un peu de ceux d'A Link to the Past pour ça.
La chronologie « officielle » fait donc d'A Link to the Past la suite d'Ocarina of Time dans le cas où Link aurait perdu face à Ganondorf. Ça peut être cohérent sur un point : la défaite de Link aurait permis à Ganondorf de réunifier la Triforce, ce qui expliquerait pourquoi A Link to the Past est un des seuls jeux où elle apparaît en un seul morceau plutôt qu'en trois fragments (les trois triangles sont bien rangés au même endroit dans la pyramide), alors qu'il n'a en sa possession que le fragment de la Force dans la continuité de l'âge adulte.
Pour autant, d'autres points collent plus difficilement. D'abord, le fait que la légende d'A Link to the Past évoque une Triforce « dissimulée » par les dieux dans la Terre d'Or, dont un simple voleur aurait découvert l'entrée. Si on peut éventuellement qualifier Ganondorf de « voleur » au sens où ce titre semble accolé au peuple Gérudo tout entier (même s'il est un peu étrange d'appeler leur roi ainsi), on peut difficilement considérer la Porte du Temps, située bien en évidence à côté du château, comme « dissimulée ». Le Ganondorf d'Ocarina of Time ne découvre rien, il se contente de forcer la porte ouverte par Link.
Ensuite, si les sages d'Ocarina of Time sont bien au nombre de sept en comptant Zelda, ce qui correspond aux nombre de jeunes filles censées en descendre dans A Link to the Past, seuls deux d'entre eux (Zelda et Rauru) sont Hyliens (on peut éventuellement compter Impa et Nabooru, voire aussi Saria, qui y ressemblent, mais clairement ni Darunia ni Ruto). Or, les sept jeunes filles sont toutes d'apparence humaine.
Par ailleurs, ces deux jeux comportent un récit du passé parlant de la création du monde par les déesses, repartant ensuite en laissant la Triforce derrière elles, sans évoquer le moindre héros antérieur. Ça pourrait à peu près coller dans l'optique d'une défaite, où le Link d'Ocarina of Time aurait été oublié ; mais il faudrait quand même que sept ans de domination d'Hyrule par Ganondorf n'aient laissé aucune trace dans les mémoires, puisque rien ne l'évoque dans A Link to the Past (qui commence par poser qu'un pouvoir maléfique s'échappant de la Terre d'Or a d'abord surpris les gens avant d'être scellé, ça ne ressemble pas vraiment).
En revanche, Agahnim accède au pouvoir en manipulant le Roi d'Hyrule plutôt qu'en attaquant son palais, et se justifie même de la disparition de Zelda en accusant Link de l'avoir enlevée. De plus, le vœu de Link à la fin du jeu semble ramener les choses dans leur état normal, en remettant le roi sur son trône, etc. Si on ajoute à ça le fait qu'Ocarina of Time fait suite à une guerre, sur laquelle on n'a pas beaucoup d'infos, mais qui a pu faire oublier des choses, l'amnésie totale vis-à-vis de l'épisode précédent semble beaucoup plus logique si c'est Ocarina of Time qui suit A Link to the Past plutôt que l'inverse.
Dans cette optique, les sages anciens qui avaient scellé la Terre d'Or dans A Link to the Past ne seraient pas ceux d'Ocarina of Time, mais sept hyliens (puisque leurs descendantes le sont également), et ceux que l'on éveille dans l'autre jeu seraient donc leurs successeurs.
On pourrait d'ailleurs supposer que l'envoi des sept jeunes filles dans le monde des ténèbres par Agahnim aurait, d'une façon ou d'une autre, conduit à ramener ces anciens sages, sous forme de fantômes, qui seraient restés dans le monde des ténèbres après que Link ait sauvé leurs descendantes. Ce serait alors eux que l'on croiserait dans Twilight Princess.
Quant au fait que la Triforce se brise en trois fragments au moment où Ganondorf la touche dans Ocarina of Time, ce ne serait pas une protection posée d'origine par les déesses, puisque le Ganon d'A Link to the Past n'a pas eu ce souci, mais peut-être une protection supplémentaire rajoutée par le vœu de Link après avoir vaincu ce dernier pour éviter qu'une telle situation ne recommence.
Cette chronologie suppose donc qu'au lieu de retrouver le même Ganondorf dans plein de jeux, on en a donc trois différents : le premier serait celui d'A Link to the Past, qui découvre l'emplacement de la Terre d'Or dissimulée par les déesses et met la main sur la Triforce (entière), mais se retrouve scellé là par les sages. Il transformerait donc la Terre d'Or en un monde des ténèbres, reflet maléfique d'Hyrule empreint de son pouvoir sombre.
Après avoir battu ce Ganon, Link emporterait la Triforce en Hyrule, où elle serait enfermée derrière la Porte du Temps (probablement en recréant une nouvelle Terre d'Or pour remplacer l'ancienne), tandis que le monde des ténèbres deviendrait un second Hyrule, détaché du précédent, mais où, faute de Triforce, c'est un cristal des ombres, relique du pouvoir de Ganon, qui attirerait les convoitises des gens avides de pouvoir.
Un nouveau Ganondorf apparaîtrait donc dans chacun de ces deux mondes, celui de Twilight Princess se retrouvant banni dans le Crépuscule à peu près au même moment que celui d'Ocarina of Time finirait scellé dans la nouvelle Terre d'Or (d'où il sortira plus tard pour revenir dans The Wind Waker).
Intéressons-nous maintenant aux deux Oracles. L'histoire générale en est que Ganon est mort, mais que ses anciens généraux sèment le trouble en Labrynna et Holodrum (Link s'y rendant par magie, il n'est pas évident de savoir si ce sont des mondes parallèles ou des provinces éloignées du monde dans lequel se trouve Hyrule), dans le but de le ressusciter.
Si l'on suppose qu'il y a trois Ganon(dorf), il faut donc déterminer duquel il s'agit. Celui de Twilight Princess est plutôt du genre éminence grise : il se fait passer pour un dieu auprès de Xanto, mais ce dernier apparaît comme le seul leader de l'armée qui envahit Hyrule. Et comme il semblait plutôt solitaire à l'époque de son bannissement, il est peu probable qu'il ait des généraux prêts à ça.
Celui de The Wind Waker, en tant qu'ancien roi des Gérudos, aurait pu en avoir ; mais la façon dont le jeu se termine rend assez peu vraisemblable que les deux Oracles arrivent à la suite (d'autant que Link trouve d'emblée une autre occupation chez le Roi des Mers). Ce serait donc plutôt celui d'A Link to the Past.
Et, bien que ce soit également ce que dit la chronologie « officielle », on trouve en fait là un deuxième argument en faveur du fait que ce jeu précède Ocarina of Time plutôt que l'inverse, par les personnages de Koumé et Kotaké.
En effet, celles-ci apparaissent dans Ocarina of Time, où elles ont, contrairement à énormément d'autres boss, droit à une cinématique spéciale après le combat où on les voit mourir. On les entend alors dire avoir eu une longue vie (400 ans pour l'une et 380 pour l'autre, la première faisant alors remarquer que ce n'est pas possible puisqu'elles sont jumelles). Cette cinématique étant quelque chose d'assez rare, ça me paraît important d'en tenir compte.
Or, on les « retrouve » en pleine forme et visiblement très liées à Ganon dans l'épilogue des deux Oracles : même s'il peut s'agir de deux incarnations différentes, comme pour Link ou Zelda, il paraît quand même assez étrange qu'elles reviennent aussitôt à ce poste alors qu'on ne les rencontre nulle part ailleurs (excepté dans Majora's Mask, mais leur rôle y est tellement différent que ce ne sont pas forcément les mêmes).
Dans l'autre sens, en revanche, et compte tenue de leur longue vie, il paraît tout à fait cohérent qu'elles aient d'abord compté parmi les proches du premier Ganon puis, ayant échoué à le ressusciter, qu'elles aient changé de tactique en devenant les nourrices du premier enfant qui leur a semblé pouvoir prendre la relève. D'où une fin un peu plus symbolique que pour d'autres boss, parce qu'il s'agirait là des derniers adversaires du premier Link à être enfin défaites.
Restons sur les Oracles, mais en regardant cette fois du côté des alliés de Link. On rencontre dans Oracle of Ages un Jabu-Jabu qui est adulte (et assez gros pour avoir un palais dans son ventre, comme dans Ocarina of Time) dans le présent, mais que l'on rencontre encore enfant 400 ans dans le passé.
Ce n'est pas forcément un problème dans la chronologie « officielle » si l'on considère qu'on rencontre un arbre Bojo dans chacun de ces jeux : le changement d'une lettre les distingue un peu de l'arbre Mojo qu'on retrouve dans d'autres jeux, mais c'est fondamentalement le même rôle, et une entité très proche. S'il y a plusieurs Mojo/Bojo en même temps, il peut y avoir aussi plusieurs Jabu sans problème.
Néanmoins, en inversant la chronologie et en mettant Ocarina of Time après A Link to the Past et les deux Oracles, il devient possible de considérer que c'est la même entité qui grandit en Labrynna, puis, une fois adulte, vient s'installer en Hyrule, ce qui, sans être spécialement plus ou moins logique, me paraît encore plus stylé.
Ça pourrait d'ailleurs expliquer pourquoi Ocarina of Time compte une entité protectrice pour la perle de la forêt, une pour la perle de l'eau, mais aucune pour celle du feu, en tout cas explicitement (une fan-théorie donne ce rôle à Volcania, mais ce serait le seul cas d'une telle entité qui soit un adversaire de Link) : si l'on pose que ces trois entités sont originaires de régions lointaines, il « suffirait » de considérer que Valoo, qui tient ce rôle dans The Wind Waker, serait simplement arrivé plus tardivement en Hyrule que ses deux congénères.
En revanche, ça n'explique pas pourquoi, hormis l'arbre Mojo qui revient dans Breath of the Wild, ces entités sont totalement absentes des autres opus.
En l'état, ce serait normal pour A Link to the Past, qui se déroule avant leur arrivée, et pour Twilight Princess, qui se passe dans un autre monde. Il y a aussi une bonne explication à partir de Spirit Tracks, qui est qu'il s'agit d'un « nouvel Hyrule », dans lequel les entités de l'ancien ne sont pas forcément restées.
Mais tout opus situé en Hyrule et placé dans la continuité d'âge enfant d'Ocarina of Time aurait besoin d'un semblant d'explication. On peut cependant envisager des explications assez simples du style « ils sont partis » ou « on ne passe simplement pas les voir », ceci dit : c'est sans doute ce que fait la chronologie « officielle » puisqu'ils n'apparaissent dans aucun des opus de la « timeline de la défaite », pourtant censé faire suite à Ocarina of Time.
Tant qu'on est sur ces histoires d'entités : dans un rôle plus ou moins similaire à celui de Jabu, Mojo et compagnie, Skyward Sword nous propose trois dragons. Même si leur rôle change un peu (dans la mesure où ils n'interagissent pas vraiment avec Link), on retrouve trois dragons à peu près similaires dans Breath of the Wild (avec seulement l'eau devenue la glace), qui pourraient en être les lointains descendants.
Seul problème : ces deux jeux sont censés être à deux bouts complètement opposés de la chronologie, et il n'y a visiblement rien entre les deux qui donne un semblant de continuité (hormis les boss, qui sont des adversaires de Link et donc a priori pas des serviteurs de la déesse comme ceux de Skyward Sword, le seul dragon que l'on rencontre est Valoo, qui a plutôt un physique de dragon occidental, quand les autres sont plus « serpentesques »).
Le même problème se pose pour la religion : Skyward Sword fait apparaître de nulle part une déesse Hylia qui, même si les trois déesses classiques restent évoquées par ailleurs, est l'objet principal, de très loin, des préoccupations religieuses des gens. Ça pourrait tout à fait avoir du sens vis-à-vis du reste de la chronologie, si on considéraient que cette déesse était peu à peu oubliée au profit des trois autres.
Cependant, Breath of the Wild nous pose le contraire : Hylia est (re)devenue une déesse tellement unique que les autres ne sont plus du tout évoquées dans le jeu (à part dans une considération étymologique sur le nom de Lanelle au détour d'une cinématique). Si tous les autres jeux se passent entre ces deux-là, où est passée Hylia dans l'intervalle ?
Encore dans le même ordre d'idée, Fay, l'« ordinateur de bord » de l'épée de légende dans Skyward Sword semble totalement oubliée pendant tout le reste de la saga, n'intervenant pas plus qu'on parle d'elle… puis Zelda évoque, dans une cinématique de Breath of the Wild, l'« esprit de l'épée », avec lequel elle arrive à parler dans une autre (se déroulant plus tard dans l'histoire du jeu). Ça paraît assez incohérent.
Et encore en ce sens, Skyward Sword nous montre un monde qui est, ou en tout cas qui a été, assez avancé technologiquement parlant (les robots de Lanelle et toutes leurs installations…), ce dont aucun autre jeu à part Breath of the Wild et ses gardiens et créatures divines ne semble fournir la moindre trace.
Pour ces différentes raisons, il me paraitrait donc plus cohérent de placer les deux jeux à la suite l'un de l'autre. Il paraît cependant assez délicat de faire venir Breath of the Wild en début de chronologie : il faudrait donc plutôt que Skyward Sword se déplace après les autres opus.
Ce qui semble d'ailleurs assez cohérent avec le fait qu'A Link to the Past et Ocarina of Time évoquent tous deux la création du monde sans épisode précédent : même au cas où l'aventure de Link aurait pu passer inaperçu, le combat entre Hylia et l'Avatar du Néant dans le passé aurait dû, lui, laisser quelques traces dans la légende.
Cependant, si Skyward Sword est un jeu situé après les autres, il faut encore le placer quelque part.
Il me semble que plusieurs éléments relient assez spécifiquement Skyward Sword aux deux opus sur DS. Le premier d'entre eux, ce sont les multiples références aux démons : Girahim se présente comme « monarque démoniaque », et l'Avatar du Néant et lui évoquent plusieurs fois le fait qu'en cas de victoire de leur part, le monde deviendrait gouverné par les démons. On rencontre aussi Morcego, un démon « gentil » et souhaitant devenir humain.
Or, sauf erreur de ma part, on ne parle de démons nulle part ailleurs dans la saga… hormis dans Spirit Tracks, où Kimado en est un et où l'antagoniste principal, Mallard, est désigné comme « Roi-Démon ». L'histoire de Mallard ressemble d'ailleurs beaucoup à celle de l'Avatar du Néant : il a lutté contre les dieux et a été vaincu par eux, mais en les affaiblissant beaucoup au passage, et ne pouvait être tué directement par eux, a été enfermé sous terre en attendant qu'arrive un humain qui soit capable de le faire disparaître pour de bon (On pourrait même pousser le vice jusqu'à remarquer que la « mégatapulte » d'Hergo se déplace sur des rails, évoquant les voies ferrées qui servent à maintenir Mallard enfermé).
Un autre point commun réside dans les Psysalis : ces épreuves conçues par la déesse, avec leurs spectres au coup d'épée dévastateur, ne sont pas sans rappeler ce que l'on doit affronter dans le Temple du Roi des Mers, puis dans la Tour des Dieux. S'il y a un doute sur le camp des spectres dans le premier de ces deux cas, il s'agit bien dans le second d'une épreuve destinée à tester le héros, comme les Psysalis.
D'ailleurs, à ce sujet : l'épée de légende de Skyward Sword grandit avec chacune des trois flammes, mais elle est au départ plutôt courte pour un Link qui semble à peu près de taille adulte (même si plusieurs personnes soulignent en cours de jeu qu'il a l'air jeune).
Or, dans les deux opus sur DS, on joue un Link d'une douzaine d'années… et dans Phantom Hourglass, celui-ci se fait forger une épée sur mesure pour aller affronter Bellum. Il pourrait tout à fait être possible que l'« épée divine » que l'on récupère au début de Skyward Sword, et qui deviendra l'épée de légende, soit également l'épée Locomo de Spirit Tracks, qui soit elle-même l'épée spectrale de Phantom Hourglass. Ça ferait donc une arme forgée pour un Link, puis améliorée par un autre, ce qui est assez cool.
Un autre point qui me semble pouvoir relier les jeux est Narisha : cette entité, qui sort un peu de nulle part dans Skyward Sword et ne ressemble à pas grand chose des opus classiques, a la forme d'une grosse baleine, mais qui vole dans le ciel. Il s'agit là grosso-modo de l'apparence du Poisson-Rêve, ou bien de celle du Roi des Mers qui lui ressemble énormément (même si lui se fait appeler Siwan).
On peut même aller jusqu'à remarquer que le Roi des Mers, dans Phantom Hourglass, est aux prises avec une entité tentaculaire et pleine d'yeux qui se comporte comme un parasite, puisqu'elle draine la vie des êtres avec qui elle est en contact, et qui est capable de contrôler son hôte (elle « possède » Linebeck au cours du combat final). Ça fait quelques points communs avec la créature qu'on affronte en rencontrant Narisha dans Skyward Sword, qui pourrait pourquoi pas être une larve laissée par Bellum après sa défaite.
Narisha étant dans le ciel, séparé de la terre par une épaisse couche de nuages depuis que Célesbourg y a été envoyé, l'identifier au Roi des Mers aurait par ailleurs le mérite d'expliquer la désertification énorme de la région de Lanelle, autrefois très aquatique : c'était sa présence qui faisait venir les flots, et c'est suite à son absence prolongée que le sable aura pris leur place.
Tout ça n'explique cependant pas le point selon lequel Zelda serait la réincarnation d'Hylia, retrouvant même des « souvenirs » de son existence précédente en tant que déesse. On pourrait avancer que les gens ont la religion facile : l'un des Mogma désigne le dragon Ordinn comme un « dieu », alors qu'il me semble assez évident qu'il n'est pas Din.
Une possibilité un peu plus plausible serait de dire qu'ayant, d'une façon ou d'une autre, remis la main sur la Triforce (qu'on n'a pas revu depuis sa disparition sous les flots à la fin de The Wind Waker) après la fin de Spirit Tracks, l'une des membres de la famille royale du nouvel Hyrule aurait acquis grâce à elle une sorte de statut de divinité.
Quoiqu'il en soit, si Skyward Sword se situe chronologiquement juste avant Breath of the Wild, rapprocher l'Avatar du Néant de Mallard amène un nouvel éclairage sur un autre adversaire…
Breath of the Wild nous décrit un ennemi unique, désincarné, revenant à chaque génération. Pour autant, à part sa forme de sanglier, ce Ganon-ci n'a pas grand lien avec les précédents, notamment parce qu'il n'a aucune ligne de dialogue, ce qui n'était arrivé que dans trois cas : le tout premier Zelda, où il n'y avait quasiment aucun dialogue sur tout le jeu, l'épilogue des Oracles où le rituel de résurrection a été interrompu, ne ramenant qu'une bête n'ayant pas toute sa tête, et A Link Between Worlds, où il est absorbé par Yuga à peine revenu du royaume des morts.
Ça sonne pourtant un peu bizarrement dans la chronologie « officielle », où il est censé n'y avoir qu'un seul Ganon(dorf), ne se réincarnant finalement qu'assez peu, et où celui-ci fini par être abattu dans chacune des trois timelines (Ocarina of Time étant finalement le seul jeu où il est explicitement toujours vivant à la fin). Ma version avec trois Ganon(dorf) différents ne fait pas tellement mieux dans cette optique.
En revanche, l'Avatar du Néant annonce clairement à Link, à la fin de Skyward Sword, que sa haine continuera de le pourchasser. Et Mallard, Roi-Démon qui essaye de voler le corps de Zelda puis se rabat sur celui de Kimado, est plutôt pas mal comme ennemi « désincarné ». Si même les dieux n'ont pas réussi à les tuer, il paraît assez étrange qu'un humain, même doté d'armes divines, y parvienne. Je pose donc l'hypothèse que le Fléau de Breath of the Wild pourrait ne pas être Ganon, mais l'Avatar du Néant, qui serait donc lui-même aussi Mallard.
Pourquoi, dans ce cas, ce fléau serait-il appelé « Ganon », et pourquoi Urbosa déclarerait-elle, dans une cinématique, que le fléau serait jadis né parmi son peuple ? Ça peut assez bien s'expliquer si l'on considère que ces jeux font dans ce cas suite à The Wind Waker.
En effet, tout ceci se passe dans un « nouvel Hyrule » qui commence avec Spirit Tracks, mais ses habitants sont des rescapés de l'ancien Hyrule. Or, celui-ci a jadis connu sept ans de domination par un Ganondorf effectivement né chez les Gérudos (à l'époque d'Ocarina of Time), puis ce même Ganondorf est revenu une première fois, causant la perte de l'ancien Hyrule sous les flots, puis encore une seconde (où il a cette fois été définitivement éliminé, mais seul Link et Tetra ont assisté à sa mort). Ça paraît largement assez suffisant pour graver dans la mémoire collective l'idée d'un adversaire qui reviendra régulièrement. Mallard et l'Avatar du Néant ayant des formes assez similaire à la sienne et n'ayant pas forcément de signes distinctifs très notables, il paraît relativement cohérent qu'ils aient été confondus par la légende.
Cette explication amène d'ailleurs un éclairage assez intéressant pour le personnage d'Hergo dans Skyward Sword. Une fan-théorie pose (dans le contexte de la chronologie « officielle » où ce jeu se situe en tout premier) qu'il serait l'ancêtre de Ganondorf, sa participation au combat contre le banni expliquant ainsi le statut d'« élu des dieux » du grand méchant. Ce qui est un peu étrange, dans la mesure où, contrairement à Link, Hergo n'est au départ pas un élu de la déesse (Impa le lui fait clairement comprendre), mais seulement un type plus ou moins ordinaire arrivé là par hasard et ayant décidé de se rendre utile.
Considérant le placement de ce jeu dans ma chronologie « alternative », et le fait qu'Hergo est au départ assez imbu de lui-même, pas très honnête, et avec une certaine aversion pour Link, mais qu'il s'améliore sur pas mal de points en cours de route, je préfère au contraire y voir une nouvelle incarnation de Ganondorf qui, n'étant plus le méchant de service, rachèterait les fautes de son ancêtre en aidant à combattre le nouveau méchant. Ce qui me paraît particulièrement classe.
En revanche, je suis assez déçu de ce que donne cette chronologie « alternative » sur le personnage d'Agahnim. Celui-ci sort en effet un peu de nulle part dans A Link to the Past, à une époque où le sceau est censé encore maintenir Ganon hors du monde de la lumière, et ce même Ganon le désigne comme étant « son alter-égo ».
La première chose que j'avais pensé à propos de ce personnage était de supposer qu'un Link, une Zelda et un Ganondorf apparaissent à chaque génération. Agahnim aurait dans ce cas été l'incarnation de Ganondorf d'A Link to the Past, son statut particulier venant simplement du fait que, pour une fois, son ancêtre de la génération précédente serait toujours en vie grâce à la Triforce et les deux finiraient par se confondre.
The Wind Waker a ruiné cette idée, en posant clairement qu'il est possible qu'un Ganondorf (même si c'était dans une situation particulière et que le Ganondorf en question datait déjà d'avant) s'en prenne à Hyrule sans qu'un Link ne se manifeste. Ce qui serait, du coup, aussi le cas dans le passé d'A Link to the Past. Considérant en plus que cet opus se situerait maintenant en tête de chronologie, ça paraît difficile qu'Agahnim soit le Ganondorf suivant.
J'en suis donc réduit aux suppositions classiques à son sujet : il serait une sorte d'avatar que Ganon a réussi à envoyer en Hyrule malgré le sceau toujours en place (après tout, le vieil homme de la montage possède bien un miroir permettant de passer du monde de la lumière vers celui des ténèbres alors que le sceau est toujours en place et que c'est précisément ce qu'il vise à empêcher…)
Reste à expliquer le personnage de Yuga, qui semble lui aussi une autre forme de Ganondorf. Mais ça nécessite de se pencher sur le cas de Lorule en général.
C'est un autre de mes gros reproches à la chronologie « officielle » : on nous pose un Hyrule unique, avec plusieurs timelines pour expliquer les différences qu'on voit d'un jeu sur l'autre ; par contre, on a un Lorule, manifestement assez similaire sur pas mal de point mais avec une histoire différente, qui pour sa part « poppe » comme ça gratuitement et n'est l'objet d'aucune explication.
Il me semble pourtant possible d'en faire quelque chose relativement facilement. Hilda nous apprend que ce monde était autrefois doté d'une Triforce, mais que celle-ci, attirant les convoitises de toutes sortes, a finalement été détruite par ses ancêtres (ce point n'est d'ailleurs pas très clair dans le jeu, puisque ça remonterait d'après ce que dit Hilda à plutôt longtemps dans le passé, alors que d'autres dialogues, comme celui du maître du sanctuaire, laissent plutôt entendre que les conséquences qui en découlent sont très récentes…)
Le fait que la Triforce attire les convoitises de gens avides de pouvoir était rapidement évoqué dans la légende d'A Link to the Past, mais reste relativement discret dans la plupart des jeux, où le seul être avide de pouvoir explicitement montré semble être Ganon(dorf). Néanmoins, il y a un jeu en particulier dans lequel on insiste pas mal sur cet aspect : Twilight Princess. Seul souci : c'est dans ce jeu le cristal des ombres qui semble attirer les convoitises, et non pas la Triforce.
Néanmoins, si l'on suit ma chronologie « alternative », il y a bien eu une Triforce dans ce monde, à l'époque où le tout premier Ganon y régnait, et qui a été emportée ailleurs depuis (le cristal des ombres n'étant qu'une relique de ce pouvoir ancien). De plus, le jeu s'achève sur une Midona qui détruit le miroir des ombres, vraisemblablement en emportant le cristal avec elle : ça pourrait être cet événement qui, privant ce monde des reliques du pouvoir qui l'avait créé, commencerait à le faire se disloquer, et que la mémoire collective aurait retenu comme la « destruction de la Triforce » dont nous parle Hilda.
Dans cette optique, Lorule serait donc le même monde des ténèbres que celui que nous visitons dans A Link to the Past, mais un certain temps plus tard. Hyrule, de son côté, pourrait s'inscrire assez facilement dans la continuité de l'âge enfant d'Ocarina of Time, et serait donc le même monde de la lumière. La particularité d'A Link Between Worlds serait donc de nous montrer les retrouvailles entre ces deux mondes, séparés depuis le tout premier jeu de cette chronologie.
Il y aurait d'ailleurs un côté symbolique assez intéressant à ce que ce soit Yuga, probable descendant du Ganondorf de Twilight Princess et donc du Ganon ayant créé Lorule, qui découvre le passage entre Hyrule et Lorule, comme son ancêtre l'avait fait à l'époque, mais dans l'autre sens.
Et le vœu de Link et Zelda à la fin d'A Link Between Worlds viendrait donc compléter celui du Link d'A Link to the Past : il avait laissé ce monde vivre sans Triforce, ils lui en apportent enfin une.
Cela expliquerait au passage pourquoi la légende peinte sur les murs du château d'Hyrule raconte une histoire qui ressemble à celle d'Ocarina of Time, mais en parlant de la mort de Ganon : Ocarina of Time serait bien l'épisode qui précède directement A Link Between Worlds dans cette chronologie. Ganondorf n'y meurt pas, mais, puisqu'il se retrouve piégé dans l'autre ligne temporelle et ne reparaît donc jamais, les choses reviennent à peu près au même.
Il reste néanmoins un point de détail assez notable à préciser : si le Ganondorf d'Ocarina of Time ne fait plus partie de la ligne temporelle de cet Hyrule, et vu que le Ganon précédent, mort depuis très longtemps, n'a aucune raison d'avoir toujours un morceau de Triforce avec lui, que se passe-t-il exactement à la fin du jeu ?
Il me semble qu'on peut répondre à cette question en remarquant que, alors qu'il a eu besoin de se rendre en Hyrule pour enfermer les sages hyliens dans des tableaux, Yuga parvient sans la moindre difficulté à ressusciter ce Ganon depuis le château de Lorule, ce qui tendrait à laisser penser que son Ganon vient en fait de Lorule et pas d'Hyrule.
Or, le Ganondorf de Twilight Princess est mort à proximité de ce qui serait donc le château de Lorule, ce qui correspondrait assez bien. Il faudrait cependant qu'il ait en sa possession la Triforce de la force d'Hyrule pour que cela permette une réunification. Ce qui nous amène à la question suivante…
Le jeu de base est somme toute très mystérieux sur ce point : dans le flashback des sages, on le voit certes être assez fort physiquement, au point de résister à un coup d'épée dans le torse et de parvenir à abattre un sage dans la foulée, mais ça semble quand même sans commune mesure avec l'aura de puissance que l'on voit plus tard, et qui lui permet de se faire passer pour un dieu auprès de Xanto, puis de surpasser le cristal des ombres en affrontant Midona (alors même que, d'après les sages, il était venu avide du pouvoir de ce même cristal des ombres).
On n'a d'ailleurs pas d'estimation de temps précise, mais ce flashback semble quand même remonter à un certain temps dans le passé, à une époque où la tour des dieux était un peu moins oubliée qu'elle ne l'est dans le jeu. Or il ne s'est vraisemblablement pas passé énormément de temps entre la prise de pouvoir par Xanto au sein du crépuscule et les premières attaques contre Hyrule : Ganondorf a donc un certain temps entre le moment où il est banni par le miroir des ombres et celui où il (re)vient dans le Crépuscule déclencher les événements du jeu.
Reste à savoir où il a bien pu aller dans l'intervalle (sachant qu'il n'est jamais dit explicitement que le miroir des ombres pouvait envoyer ailleurs que dans le Crépuscule, mais bon, ça, c'est autre chose).
Quand on y réfléchit, ça fait encore une chose qui ne colle pas dans la chronologie « officielle », mais on ne va pas s'étendre de nouveau sur le sujet. Une supposition qui aurait pu venir facilement aurait été que Twilight Princess se serait situé en début de chronologie, au même moment qu'A Link to the Past, mais dans un univers parallèle (l'histoire des deux jeux étant assez semblables par ailleurs).
Dans cette optique, Ganondorf aurait d'abord été banni par les sages pour son avidité, puis ensuite seulement, aurait trouvé un chemin vers la Terre d'Or, où il aurait trouvé la Triforce, encore intacte. Toutefois, cette version des choses ne me semble pas coller, dans la mesure où la Triforce est censée permettre d'exaucer tous les vœux, donc de donner un pouvoir immense. N'étant par ailleurs que banni et pas scellé par les sages, il n'aurait alors eu aucun besoin de passer par le Crépuscule pour manipuler Xanto.
Il faut donc que le pouvoir qu'il acquiert soit plus important que celui du cristal des ombres, mais moins important que celui de la Triforce entière ; ce qui peut coller, par exemple, avec un seul des trois fragments de la Triforce. Or, rien n'indique dans Twilight Princess qu'on ait affaire à une Triforce qui se brise en trois quand il la touche, et Link et Zelda ne semblent pas récupérer les deux autres morceaux.
Une solution qui me paraît assez élégante, et que permet ma chronologie « alternative », est de considérer que ce Ganondorf, une fois banni du monde des ténèbres créé par son ancêtre, parviendrait à trouver la route de la Terre d'Or du monde de la lumière (la même route que Yuga redécouvrira dans l'opus suivant). Il pourrait alors passer la durée de son exil à récupérer les morceaux de la Triforce de la force laissée brisée par la disparition de son alter-ego d'Ocarina of Time lors de la fermeture du sceau.
Cela expliquerait donc aussi au passage comment, dans A Link Between Worlds, un Ganon ressuscité dans le château de Lorule détiendrait le morceau manquant pour réunifier la Triforce d'Hyrule : bien qu'étant lui-même originaire de Lorule et ayant tenté de s'emparer de ce monde-ci et pas de l'autre, ce Ganon aurait avec lui un fragment de la Triforce de l'autre (son monde à lui n'en ayant pas).
Ça expliquerait aussi au passage pourquoi un Ganon mort aurait conservé un fragment de Triforce, alors que, dans les autres opus, sa mort semble au contraire la réunifier s'il y en avait besoin : tout simplement parce qu'il n'y avait aucune Triforce à réunifier dans Twilight Princess, et que le fragment qu'il détenait, ne pouvant pas repartir tout seul dans son monde d'origine, serait bêtement resté là où il était.
De plus, ça légitimerait sa stratégie de passer par la manipulation de Xanto plutôt que d'attaquer de front : quoique ne pouvant pas franchir le sceau des sages pour arriver dans le monde de la lumière, il aurait pu en apprendre assez sur ce dernier et sur ce qui est arrivé à son alter-ego pour se rendre compte qu'un seul fragment de Triforce ne lui était sans doute pas suffisant pour ça.
Nous avons déjà vu le cas des sages de Twilight Princess, qui seraient simplement les fantômes de ceux du passé d'A Link to the Past, ramenés à la plus ou moins vie par les sortilèges d'Agahnim ; tandis que ceux d'Ocarina of Time seraient leurs remplaçants, rempilant à peu près dans les mêmes rôles mais incluant cette fois des non-hyliens.
Mais il y a encore deux opus où l'on rencontre un conseil des sages à peu près similaire : The Wind Waker et A Link Between Worlds. Le souci étant que, sans qu'on n'ait aucune explication à ce sujet, ces conseils ne semblent pas se correspondre.
En effet, les sages d'A Link between Worlds (que l'on « éveille » dans un sanctuaire ressemblant par ailleurs beaucoup à celui d'Ocarina of Time) sont bien au nombre de sept, comme dans les opus précédents, mais Zelda n'en fait plus partie.
Dans la chronologie « officielle », où rien de spécial ne semble s'être passé depuis A Link to the Past, ça paraît assez curieux. Pas forcément incohérent, mais il manque quand même un bout de justification sur la raison pour laquelle la princesse ne ferait pas partie de cette nouvelle génération de sages, alors que son ancêtre l'était dans le conseil précédent.
Il me semble que ce qui arrive dans Ocarina of Time, si ce jeu survient entre les deux autres, nous fournit un bout d'explication : à l'époque d'A Link to the Past, la Triforce était encore unifiée, et les Zelda de l'époque n'avaient pas à jouer un rôle particulier vis-à-vis d'elles : elles pouvaient donc être des sages tout à fait ordinaires.
À partir du moment où la Triforce a été scindée en trois fragments, Zelda est devenue dépositaire de celui de la Sagesse. Dès lors, son rôle est devenu assez particulier dans le Conseil des Sages. Peut-être est-ce la raison pour laquelle, bien qu'elle soit désignée comme le « septième sage » d'Ocarina of Time, le sanctuaire des sages n'y compte que six places. Mais puisqu'il était de sept (en l'incluant) par le passé, il serait repassé à sept ensuite, mais avec un nouveau membre n'ayant pas déjà la charge d'un morceau de Triforce.
Qu'en est-il pour The Wind Waker ? Ce jeu ne comporte que deux sages, ce qui est très peu par rapport aux autres opus. Cependant, ces sages sont clairement associés à deux éléments : la terre et le vent.
Or, les sages d'Ocarina of Time étaient, hormis Zelda, tous associés à un élément : lumière pour Rauru, feu pour Darunia, eau pour Ruto, esprit pour Nabooru, ombre pour Impa, et forêt pour Saria (même si l'épreuve de la forêt dans le château de Ganon ressemble à une épreuve du vent ; et d'ailleurs l'épreuve de l'eau à une épreuve de glace). Puisque la terre et le vent n'en font pas partie, on peut supposer que les deux sages que l'on voit dans le jeu sont deux sages supplémentaires, qui s'ajoutent aux six précédent et nous donnent donc un conseil qui va en comporter huit en tout.
Neuf si on y ajoute le roi d'Hyrule, alors dans la même position que Zelda, et dont il est dit qu'il utilisait la baguette des vents pour servir de chef d'orchestre aux sages (même si, dans le jeu, Link utilise la baguette pour diriger une seule personne à la fois, un chef d'orchestre est souvent plus utile pour un groupe de huit que pour un duo…)
Maintenant, pourquoi y aurait-il deux sages de plus dans cet opus ? Ça semble lié au fait que l'épée de légende, dans ce jeu, tire directement ses pouvoir des prières des sages. En effet, l'épée de légende d'Ocarina of Time n'a pas été suffisante pour abattre Ganon : on aurait alors pu décider d'ajouter deux sages au conseil pour augmenter sa puissance.
Ce qui nous permet au passage de souligner une légère incohérence dans la transition entre Ocarina of Time et The Wind Waker : le Roi d'Hyrule semble persuadé que l'épée, dûment restaurée, sera en mesure d'éliminer Ganondorf. Or, selon la chronologie « officielle », cette épée n'a rencontré Ganondorf qu'une seule fois, où elle a échoué à le tuer. Même si son pouvoir a été renforcé depuis, ça paraît assez délicat d'être aussi assuré que ça marchera, dans ce cas.
En revanche, si cette épée a déjà servi à abattre un Ganon précédent, sa confiance semble davantage compréhensible. Ce qui nous amène donc à étudier de plus près le sujet des épées.
Nous avons déjà abordé le sujet de celle qu'on trouve dans Skyward Sword et Breath of the Wild, qui serait donc l'épée spectrale forgée dans Phantom Hourglass, puis plusieurs fois améliorée pour retrouver le pouvoir de repousser le mal qu'avait celle de The Wind Waker, laquelle a été perdue sous les flots avec l'ancien Hyrule. Mais qu'en est-il des autres ?
Mettons d'abord de côté celle de Twilight Princess : c'est en effet la seule qu'on puisse simplement attraper comme ça, sans épreuve particulière du style d'avoir suffisamment de cœurs ou de collecter trois médaillons, ce qui la rend assez différente des autres.
Il me semble que ma chronologie « alternative » explique ça par le fait qu'il s'agisse de l'épée de légende du monde des ténèbres, donc effectivement d'une épée bien différente des autres. Elle pourrait d'ailleurs avoir deux raisons distinctes de se trouver là :
Soit en conséquence du vœu initial de Ganon. Le monde des ténèbres devenant une copie d'Hyrule, elle en copierait tous les aspects, y compris cette épée dans la forêt. Le fait qu'elle n'ait, contrairement à l'originale, pas de protection particulière viendrait simplement du fait que Ganon, n'ayant vraisemblablement jamais cherché à s'en emparer, ignorait ce point.
Soit en conséquence de celui de Link. Ayant décidé de laisser le monde des ténèbres vivre sa vie après la mort de Ganon, il l'aura quand même par acquis de conscience doté d'une épée de légende, mais en la laissant « en libre accès » parce qu'elle risquait d'être souvent utile…
Pour ce qui concerne les autres, ma chronologie est confrontée à un petit souci de placement : l'épée est reposée dans la forêt à la fin d'A Link to the Past, puis on la retrouve dans le temps dans Ocarina of Time, et quoique laissée là comme faisant partie du sceau, elle retourne dans la forêt pour le début d'A Link between Worlds. Ce qui est assez étrange.
Néanmoins, on peut remarquer qu'il y a une légère subtilité dans la façon dont on accède à l'épée : les deux fois où elle est dans la forêt, les trois médaillons nous permettent de la sortir de son piédestal. Quand elle est dans le temple, les pierres ancestrales (dont la signification diffère d'ailleurs, même si elles ont les mêmes couleurs : c'est forêt/feu/eau plutôt que courage/force/sagesse) nous permettent d'ouvrir la porte du temps derrière laquelle elle se trouve, mais on ne les a plus en notre possession au moment de tirer l'épée.
On pourrait donc suggérer que, puisque leurs fonctionnements diffèrent, ça peut être deux épées différentes. À la fin d'A Link to the Past, on nous montre d'ailleurs la volonté de Link de la reposer pour toujours
à sa place, ce qui explique pourquoi il part sans elle pour Labrynna et Holodrum. On pourrait supposer qu'il ramène une épée de son voyage dans ces contrées éloignées, et que c'est celle-ci qui est placée derrière la porte du temps.
Plus ou moins ordinaire au départ, cette seconde épée serait bénie par les sages pour devenir aussi puissante que l'autre, expliquant que l'on doive réactiver ses pouvoirs dans The Wind Waker (où, comme dans Ocarina of Time, on n'a plus les perles en notre possession au moment de mettre la main dessus). Rauru étant déjà éveillé au rang de sage au moment où on récupère l'épée, ça semble pouvoir coller.
Ensuite, dans A Link between Worlds, la barrière autour du château d'Hyrule empêcherait le nouveau Link de récupérer l'épée qui s'y trouve, le forçant donc à aller récupérer celle de la forêt, pourtant censée ne plus resservir.
Je semble peut-être un peu me contredire ici, dans la mesure où je posais dans la boîte précédente que cette épée devait, pour mériter la confiance du Roi d'Hyrule, avoir déjà abattu un Ganon. Pourtant, elle en aurait bien battu un : celui des Oracles, certes fraîchement ressuscité et grandement affaibli puisque n'ayant plus la Triforce, mais tout de même.
Mais surtout, même si cette épée n'est pas celle que maniait Link dans A Link to the Past, il n'empêche que cette dernière a bien déjà fait le taff. Soit le Roi d'Hyrule ignore, dans The Wind Waker, qu'il y a eu deux épées, et pense qu'il s'agit de la même, soit les sages ont pu comparer les puissances des deux et en conclure que okay, comme ça ça ira : dans les deux cas, il a bien une raison d'avoir confiance en l'épée.
Ceci dit, il reste à noter qu'en pratique, c'est à coup de flèche d'argent qu'on abat Ganon dans A Link to the Past, l'épée ne faisant que l'immobiliser. Voyons donc ça plus en détail.
Commençons par régler le sort des flèches d'argent, indépendamment de toute chronologie : si on ne les trouve, dans The Legend of Zelda, que dans le tout dernier palais, elles sont en revanche accessibles beaucoup plus tôt dans A Link to the Past, et à partir de ce point, mystérieusement, toutes les flèches qu'on collecte dans le jeu deviennent des flèches d'argent.
C'est assez incohérent en soi, mais les jeux suivants nous amènent une explication : à partir d'Ocarina of Time, ce rôle est tenue par des flèches de lumière, soit parce que Link lui-même les enchante pour ça, soit parce que l'arc qu'il manie fait le taff, mais toujours à partir de flèches ordinaires de base. Considérons donc que les flèches d'argent des premiers opus étaient simplement des flèches ordinaires enchantées, ça simplifiera.
On note une certaine variété dans la façon de tuer les différents adversaires : pour le Ganon d'A Link to the Past, l'épée de légende le paralyse, puis une flèche l'achève. Pour les Ganondorf de Twilight Princess et The Wind Waker, c'est le contraire : la flèche de lumière le paralyse, puis c'est l'épée qui l'achève. Ce qui est également le cas pour Mallard, tandis que l'Avatar du Néant n'est affronté qu'à l'épée, sans flèches de lumière, et que le Fléau n'a besoin que de flèches, l'épée de légende n'étant même pas obligatoire pour sa première forme.
La différence entre le premier Ganon et les deux Ganondorf qui suivent me confortent dans l'idée qu'il s'agit d'entités différentes, que l'on tue plus ou moins définitivement à la fin des combats concernés. Pour Mallard, l'Avatar du Néant et le Fléau, que j'ai donc identifiés comme étant la même entité, le moyen de le tuer est assez peu important, dans la mesure où il est posé assez clairement qu'il ne s'agit de toute façon que de supprimer sa forme actuelle, et qu'il reviendra quand même à la génération suivante.
Je n'ai pour l'instant pas relevé les détails de la façon dont on obtient chaque arc sacré/pouvoir d'enchanter les flèches dans les différents jeux (c'est parfois dans un coffre, souvent confié par Zelda). Il y aurait sans doute à faire ici, selon si l'objet vient directement du pouvoir de Zelda, est confié par les déesses, ou semble arriver d'une génération précédente. Si quelqu'un veut se charger de relever ça, je prends ^^
Il y a quand même un point qui m'a interpelé dans l'obtention des différents objets du jeu : l'arc de Twilight Princess est appelé « l'arc du héros », et les Gorons le conservant sont assez clairs sur son statut important pour eux. Or, c'est… encore une incohérence de plus dans le placement de ce jeu dans la chronologie « officielle », car, si Link devient bien le héros des Gorons dès l'enfance dans Ocarina of Time, il ne s'y sert de l'arc qu'à l'âge adulte. Si Twilight Princess est dans la ligne temporelle de l'enfance, il n'a donc jamais eu l'occasion de s'en servir.
Et comme il n'y a, dans la chronologie « officielle », aucun opus intermédiaire entre les deux, soit cet arc provient d'un autre héros dont on n'a jamais entendu parler (rôle qui était déjà tenu par la masse dans le jeu précédent), soit on se demande ce qu'il vient fiche ici.
Dans ma chronologie alternative, et bien qu'il n'y ait pas spécialement de rapport avec les Gorons, cet arc pourrait bien être l'arc du héros… au sens où il s'agirait du dernier objet manipulé par le tout premier Link, celui d'A Link to the Past, dans son combat contre le tout premier Ganon. Dans sa hâte de mettre la main sur la Triforce et de ramener la paix en Hyrule, il aurait très bien pu laisser cet arc derrière lui dans le monde des ténèbres.
Ce qui nous amène, mine de rien, à nous poser la question de ce que fichent des Gorons à cet endroit.
Ocarina of Time nous introduit donc, outre plusieurs peuples d'apparence humaine, deux espèces nouvelles, les Gorons et les Zoras. Enfin, les Zoras ne sont pas totalement « nouveau », puisque c'était déjà le nom de ces bestioles nous tirant dessus depuis l'eau dans The Legend of Zelda premier du nom, et qu'A Link to the Past nous rajoutait la possibilité de discuter avec l'un d'entre eux pour lui acheter des palmes. A Link between Worlds, qui copie le monde du précédent, nous rajoute d'autres dialogues et un sage de cette espèce.
Mais ces deux sortes de Zoras sont quand même assez différents, et, en dehors d'un dialogue d'Oracle of Ages où un Zora « des mers » nous parle de ses cousins « des rivières », aucun lien n'est fait entre les deux dans les jeux, où ils n'apparaissent jamais simultanément.
A Link between Worlds mis à part, les Gorons apparaissent dans quasiment tous les épisodes postérieurs (par ordre de parution, indépendamment de la chronologie considérée) à leur première apparition (même si c'est parfois de manière anecdotique, comme dans The Wind Waker où on ne voit que les trois marchands ambulants). Les Zoras sont un peu plus rares (on n'en voit ni dans les épisodes sur DS, ni dans Skyward Sword), mais tout de même assez fréquents aussi.
Bien que je ne crois pas que cette information ait été donnée « canoniquement » quelque part, on peut remarquer que la chronologie « officielle » peut fournir une possible explication au fait que les opus antérieurs ne contenaient aucune espèce de ce type en remarquant que tous les jeux concernés sont casés, pelle-mêle, dans la « timeline de la défaite » : il est possible de supposer que, pour une raison pas bien définie, la défaite du héros entraîne la disparition de ces bestioles d'Hyrule (même si, les deux Oracles se trouvant là aussi, il en resterait dans les contrées éloignées). C'est un peu bancal, mais, pourquoi pas.
Dans ma chronologie « alternative », leur absence dans A Link to the Past pourrait s'expliquer de la même manière que pour ce qui concerne Jabu-Jabu et les arbres Mojo/Bojo : ces créatures ne seraient pas originaires d'Hyrule, mais des contrées lointaines d'Holodrum et de Labrynna, et ne seraient arrivées en Hyrule qu'après la visite de Link en ces lieux (les attaques des généraux de Ganon dans les deux Oracles expliquant peut-être ces migrations – et peut-être même que cette fameuse « guerre d'unification d'Hyrule » sur laquelle on ne sait pas grand chose pourrait avoir été déclenchée par l'arrivée de tous ces nouveaux venus).
Puisque les généraux de Ganon, qui se trouvaient vraisemblablement avec lui dans le monde des ténèbres, parviennent à attaquer ces contrées lointaines, il existe forcément un passage entre les deux, et ça explique donc qu'on trouve également des Gorons et des Zoras dans le monde de Twilight Princess. En revanche, il faudra justifier leur disparition des opus suivants, comme A Link between Worlds (où on n'en trouve ni à Hyrule, ni à Lorule).
En attendant de nous pencher sur ce point, jetons un œil aux nouvelles espèces introduites dans The Wind Waker, et qu'on retrouve ensuite dans Breath of the Wild, les Piafs et les Korogus. L'explication nous est donnée explicitement par l'Arbre Mojo pour les seconds : les Kokiris auraient changé de forme pour passer plus facilement inaperçu. Comme on ne revoit plus de Kokiris ensuite, c'est cohérent.
C'est un peu plus étrange concernant les Piafs, dans la mesure où ils sont censés descendre des Zoras (quoique je ne suis pas sûr qu'il soit dit explicitement que ce soit le cas pour l'ensemble des Piafs : c'est suggéré, mais de mémoire, le seul point explicite est que Laruto désigne Médolie comme « de son sang », ce qui pourrait marcher aussi si celle-ci était une « sang-mêlée » entre deux espèces par ailleurs sans rapport, mais bref), et que l'on retrouve également des Zoras dans Breath of the Wild. On note d'ailleurs dans ce jeu que les Piafs semblent y avoir une durée de vie assez proche de celle des hyliens, tandis que les Zoras ont une longévité sacrément plus grande.
Mon hypothèse pour justifier ça (qui marche indépendamment de la chronologie, donc ce n'est ici pas un argument en faveur de ma proposition) est basée sur le fait que les Piafs de The Wind Waker ont besoin d'une écaille de Valoo pour voler, tandis que ceux de Breath of the Wild, physiquement assez différents, n'ont manifestement pas ce besoin.
On pourrait donc supposer que ce ne sont pas les mêmes Piafs. Puisqu'on n'a aucune information sur les origines de Valoo, on peut supposer que celui-ci vivait, avant d'arriver en Hyrule, dans un coin où se trouvaient les ancêtres des Piafs de Breath of the Wild. Débarqué en Hyrule sans eux et passablement gêné de se retrouver tout seul dans un coin plein d'eau, il aurait transformé quelques Zoras en pseudo-Piafs pour lui tenir compagnie, tandis que les autres Zoras auraient continué leur vie ailleurs dans l'océan.
(J'aurais bien aimé contourner le souci en plaçant Breath of the Wild dans une continuité temporelle autre que celle de The Wind Waker, mais, malheureusement, ça colle plus difficilement avec les autres éléments, donc on va devoir se contenter de cette explication)
Reste maintenant à nous pencher sur le cas des peuples non-hyliens, mais d'apparence humaine, que sont les Sheikahs et les Gérudos. Ainsi que sur une autre spécificité de Twilight Princess…
D'après la légende de ce jeu, les Twilis sont les descendants des êtres avides de pouvoir bannis hors de ce monde pour avoir cherché à s'emparer du cristal des ombres. Ce qui, a priori, laisse à penser que ce ne sont pas un peuple en particulier à la base, juste des Hyliens pris isolément qui auront dû former un peuple une fois banni parce que tous dans la même galère.
Pour autant, pas mal de fan-théories supposent que ces Twilis sont les Sheikahs ou les Gérudos (voire un mélange des deux) de ce monde, ce qui m'avait aussi traversé l'esprit en jouant. Ne serait-ce que parce que les Sheikahs sont désignés comme « le peuple de l'ombre » dans Ocarina of Time, ce qui colle assez bien.
On peut cependant remarquer que, si les Gérudos n'apparaissent pas directement dans le jeu (seul le désert contenant la tour du jugement porte leur nom), les Sheikahs sont bien évoqué avec le village oublié, où l'on rencontre même une Impa (quoique son nom soit un peu différent en anglais). Étant a priori des servants de la famille royale, on se demande pourquoi ils auraient été bannis d'Hyrule (même si, là encore, une fan-théorie basée sur l'aspect de leur temple dans Ocarina of Time suppose que l'alliance ne serait pas si évidente que ça).
…mais on peut aussi remarquer qu'il y a un léger décalage entre la légende et ce que nous montre le flashback des sages : ceux-ci cherchent d'abord à exécuter Ganondorf, puis, constatant qu'il n'y parviennent pas, se résolvent à le bannir par le miroir des ombres. Et il paraît assez improbable que les ancêtres des Twilis aient tous été des « élus des déesses » bannis seulement parce qu'intuables.
Mon hypothèse ici serait donc que cette légende de gens avides de pouvoir qu'il aurait fallu bannir à tour de bras ne soit qu'une légende (voire un souvenir de ce qu'il a pu arriver en Hyrule avant la découverte de la Terre d'Or par le premier Ganon(dorf), mais un souvenir considérablement amplifié par l'histoire particulière de ce monde, et resté ancré par la suite dans l'histoire d'une destruction de la Triforce en Lorule).
En réalité, deux choses auraient pu se passer :
Soit le vœu de Ganon, en faisant de son monde des ténèbres une copie d'Hyrule, l'aurait aussi doté de Sheikahs (qui se trouvaient donc déjà dans le monde de la lumière à ce moment-là). Ceux-ci, plutôt dans le camp des déesses, se seraient dressés contre lui, et il les aurait banni hors de ce monde pour y asseoir sa domination. Il aurait préféré le bannissement à l'anéantissement pur et simple tout simplement parce que, scellé dans ce monde, il cherchait déjà un moyen de regarder Hyrule, et le miroir des ombres aurait donc été expérimenté pour cela.
Soit les Sheikahs seraient originaires d'un autre monde, et seraient venus dans celui-ci dans le but d'essayer d'y arranger les choses, mais sans y parvenir. Cela colle avec le fait que c'est habituellement leur rôle d'avoir des pouvoirs/une technologie de ce style (la porte du temps de Skyward Sword, et ce qui est sous-entendu dans Breath of the Wild…), ainsi qu'avec le fait que Midona, en tant que souveraine de ce peuple, ait la possibilité de détruire le miroir des ombres, ce qui colle beaucoup moins bien dans une hypothèse où ils seraient vraiment des bannis.
Je n'ai pas encore tranché entre ces deux hypothèses, les deux me semblant avoir autant d'avantages que d'inconvénients, et ne changeant pas forcément grand chose à la chronologie.
Un point qui me paraît assez important (et qui explique aussi pourquoi je favorise clairement l'hypothèse Sheikahs sur l'hypothèse Gérudos) est que cette explication permet en plus de ça de justifier la présence de très nombreux Sheikahs dans Breath of the Wild, alors qu'ils semblaient en voie d'extinction très prochaine dans Ocarina of Time : les habitants du Crépuscule seraient simplement ressortis « de l'autre côté » après que Midona ait brisé le miroir, et, reprenant une apparence plus ordinaire, seraient redevenus un des peuples majeurs du nouvel Hyrule. Avec en prime une possible explication des Yigas : ce seraient les descendants des anciens compagnons de Xanto, toujours opposés à la famille royale de leur peuple et s'étant donc rangés dans le camp du Fléau de la même façon que leur ancien leader avait adopté Ganon(dorf) comme dieu.
À ce sujet, peut-être faut-il faire le point sur quels mondes parallèles ça nous donne, au juste, cette histoire.
La question de savoir ce qui se passe dans le même monde et ce qui arrive dans un « monde parallèle », dans Zelda, n'est pas toujours très claire. Subrosia, par exemple, où le temple des saisons est « tombé » mais auquel on n'accède que par des téléporteurs dont les emplacements ne correspondent pas forcément, est-il un monde parallèle ou une simple caverne ? On peut déjà se poser une question du même style sur ce qui relie Holodrum et Labrynna à Hyrule.
Mais il y a tout de même quatre « mondes parallèles » clairement identifiés comme tels : le monde des ténèbres dans A Link to the Past et Lorule dans A Link between Worlds, dont j'ai déjà parlé, le Crépuscule de Twilight Princess (dont on ne voit que le palais), et le « monde des ténèbres » de Spirit Tracks (dont on ne voit que le bout de voies ferrées où on affronte le train-démon de Mallard).
Je propose de considérer que ces deux derniers seraient en fait un seul et même lieu : rien ne semble l'empêcher a priori, et ça pourrait coller avec ce qui était évoqué plus tôt : en brisant le miroir des ombres, Midona a coupé le Crépuscule du monde auquel il était rattaché jusque là… mais en ouvrant une voie ferrée vers lui, le Link de Spirit Tracks permettrait aux Twilis de ressortir « de l'autre côté » pour venir peupler le nouvel Hyrule.
Mais au fait, ce nouvel Hyrule, qu'en est-il exactement ?
Spirit Tracks fait suite à Phantom Hourglass, dont le statut n'est pas clair : la scène du retour sur le bateau pirate, à la fin, semble laisser entendre que rien ne s'est vraiment passé, du moins du point de vue des pirates. Néanmoins, on voit passer le bateau de Linebeck, qui tend plutôt à laisser entendre l'inverse. Et on retrouve, dans le jeu suivant, un descendant de Linebeck et des membres de la même espèce locale. Phantom Hourglass suivait lui-même The Wind Waker, qui s'achève par la destruction complète et définitive de l'ancien Hyrule et la perspective de créer un nouveau royaume (d'où le fait que l'endroit où se passe Spirit Tracks porte ce nom).
Mon hypothèse serait que le monde du Roi des Mers était initialement un autre monde, mais que les événements des différents jeux les aient lié. Par exemple, Bellum, désigné de mémoire comme venu d'un autre monde, pourrait être un autre résidu de l'armée du premier Ganon ; le noyage d'Hyrule dans The Wind Waker, considérée comme une intervention divine sans aide de la Triforce, et alors que Ganondorf affirme que les dieux ont abandonné Hyrule, pourrait être dû au fait que le Roi des Mers s'en rapproche.
Une fois l'ancien Hyrule détruit et le Roi des Mers débarrassé de la menace qui pesait sur lui, ces deux mondes « fusionneraient », et ce nouvel Hyrule deviendrait donc un monde à part, détaché de l'ancien monde de la lumière, ce qui expliquerait qu'il soit un peu différent des deux autres (par la présence de démons ou la nouvelle religion, par exemple).
(On peut d'ailleurs noter au passage que l'on parle de déesses dans Ocarina of Time, mais de dieux dans The Wind Waker et Phantom Hourglass. J'ai préféré ne pas prendre ça en compte, mais ça pourrait être utilisé comme argument pour dire que le monde a déjà commencé à changer entre ces jeux, possiblement cohérent si on considère que c'est le Roi des Mers qui a causé le noyage de l'ancien Hyrule)
On peut d'ailleurs considérer Link's Awakening comme une manifestation de cette séparation : son histoire est en effet très proche de celle de Phantom Hourglass (le Poisson-Rêve ressemblant d'ailleurs beaucoup au Roi des Mers), mais il s'agit ici de manière explicite d'un rêve, dont Link se réveille à la fin.
Le sceau d'Ocarina of Time ayant donné deux lignes temporelles distinctes (celle de l'âge adulte et celle de l'âge enfant) mais néanmoins très proches l'une de l'autre, l'aventure de Link dans Phantom Hourglass (donc dans la continuité de l'âge adulte) serait perçue par son homologue de l'autre continuité comme une sorte de rêve, ce qui serait la dernière forme de contact entre les deux au moment de leur séparation définitive.
On pourrait d'ailleurs éventuellement supposer que Labrynna et Holodrum, dont le statut n'est pas clair, seraient en fait des provinces du même monde que celui du Roi des Mers. Sous cette hypothèse, une fois les deux mondes séparés, et le dernier lien entre eux brisé par la destruction du miroir des ombres, tout ce que l'autre monde a amené à Hyrule disparaîtrait également, incluant l'arbre Mojo, Jabu-Jabu, les Gorons et les Zoras. Ce qui pourrait être une explication, quoique pas forcément convaincante, de leur disparition des deux mondes à la fois dans A Link between Worlds.
On pourrait même aller jusqu'à suggérer que le monde du Roi des Mers, d'Holdodrum et Labrynna, et dans lequel serait fondé le nouvel Hyrule serait le véritable monde d'origine, et que les trois déesses auraient créé Hyrule et sa Triforce précisément dans le but d'obtenir un moyen de résoudre leur petit problème de démons. Mais il est aussi possible de ne pas aller aussi loin en posant qu'il y avait simplement deux mondes totalement indépendants au départ, et que ce sont les tentatives du premier Ganon de rompre le sceau qui les ont mis en relation.
Je ne fais ici que lancer ces idées en l'air, n'ayant pas spécialement d'idées arrêtées sur ce qui serait le plus chouette à ce niveau.
Dans la liste d'épisodes de la saga que je cherchais à replacer, il en reste trois sur lesquels nous ne nous sommes pas encore vraiment penchés : The Legend of Zelda, The Adventure of Link, et Majora's Mask.
Le dernier n'est pas évident à caler, dans la mesure où il est un peu « hors chronologie », avec son Termina dont on ne sait pas au juste s'il s'agit d'un monde à part ou pas. Une fan-théorie veut que cet opus raconte la mort de Link, les différents lieux visités représentant les « cinq étapes du deuil ».
J'ai deux raisons de ne pas trouver que ça tienne tellement la route. La première est symbolique : le modèle en cinq étapes dont il est question porte à la base sur les personnes en phase terminale d'une maladie grave. Or, les réactions de Link ne changent pas spécialement dans cet opus : ce sont les gens qu'il rencontre qui sont dans le déni, en colère, etc. La lune étant sur le point de leur tomber dessus, si deuil il y a, c'est celui de la mort prochaine de Termina et non pas celui de la mort passée de Link.
La seconde objection est plus pragmatique et nous ramène au sujet de cet article : si ça nous raconte la mort de Link, pourquoi cet opus n'est-il pas situé dans la « timeline de la défaite » ?
Néanmoins, ayant de mon côté évité d'avoir recours à une telle timeline, je n'ai pas grand chose de mieux à proposer pour caser cet opus. Je le placerais par défaut au même endroit pour trois raisons :
Link possède l'Ocarina du Temps qu'il avait récupéré dans le jeu précédent (même s'il me semble que les cinématiques à ce sujet ne se correspondent pas vraiment),
On retrouve le masque de Majora sur un mur de la maison de Link dans l'Hyrule d'A Link between Worlds (qui, dans ma chronologie, est la suite des aventures de cette même ligne temporelle). On ne sait pas trop comment il est arrivé là puisque le vendeur de masques finit par le récupérer, mais c'est toujours plus facile de le retrouver dans une ligne temporelle où on est sûr qu'il existe,
Étant donné l'absence de Ganon(dorf) dans cette ligne temporelle, il n'y aurait pas de jeu du tout entre Ocarina of Time et A Link between Worlds, ce qui serait un peu triste.
Ça vaut ce que ça vaut, et si quelqu'un a une meilleure idée, ce serait un plaisir d'en discuter ; d'autant que ça ne nous informe absolument pas d'où se situe Termina ni de qui est Majora et d'où vient son masque.
Reste les deux opus ayant ouvert la saga. Leur placement dans la chronologie « officielle » est un peu mystérieux pour moi, puisqu'on semble y retrouver le Ganon d'A Link to the Past… qui meurt à la fin de cet épisode, et n'est ressuscité que pour mourir aussitôt dans le suivant. Sans explication sur d'où il sortirait ni sur pourquoi il aurait brisé la Triforce pour la répartir dans ses palais plutôt que de la reprendre à son compte.
Puisque (époque de sortie dans notre vrai monde oblige) ce Ganon ne parle pas dans le jeu, on pourrait supposer qu'il s'agit d'une sorte de souvenir d'un Ganon précédent, un ancien possesseur de la Triforce (par exemple celui l'ayant eu entière à sa disposition pendant quelques centaines d'années) qui y aurait laissé son empreinte et qui ressurgirait pour une raison pas vraiment bien déterminée.
Officiellement, c'est la Triforce de la sagesse qui est brisée, quand celles de la Force et du Courage sont récupérées intactes ensuite (à la fin du second jeu pour la dernière). Cependant, de mémoire, ce point n'est jamais explicité dans le jeu lui-même, et on pourrait donc très bien supposer autre chose en cas de besoin.
Considérant que le morceau brisé l'est en huit fragments, comme celui du Courage dans The Wind Waker, j'avais d'abord pensé que ça pouvait être le fragment de la Force, et que ce double-épisode serait la contrepartie, dans la ligne temporelle de l'enfance, de ce qui se passe dans ce jeu dans l'autre ligne. Sauf que ça m'embête beaucoup sur deux points :
C'est totalement contradictoire avec mon hypothèse selon laquelle ce fragment de Triforce est récupéré par le Ganondorf de Twilight Princess, et avec les explications qui en découlent pour A Link between Worlds,
Ça n'explique pas pourquoi le texte de game over, dans le second jeu, parle d'un « retour de Ganon », puisque précisément, ce monde a la chance de ne plus avoir de Ganon, hormis le souvenir lointain de celui d'A Link to the Past.
Je me suis donc décidé, faute de mieux, à le caler dans la suite de Phantom Hourglass, où il s'agirait peut-être (bien qu'il n'y ait pas vraiment de passages sous-marins) de la récupération de la Triforce abandonnée au fond des eaux à la fin de The Wind Waker. Ou bien il s'agirait (bien qu'il n'y ait pas non plus de liens avec Célesbourg) de quelque chose se passant après que la déesse Hylia soit apparue, une Zelda dépositaire d'un fragment de Triforce devenant une déesse ne pouvant s'en servir étant possiblement un bon moyen d'expliquer pourquoi un fragment (celui de la Sagesse, du coup) aurait éclaté en morceaux.
Ça n'expliquerait pas l'absence de créatures autres que les Hyliens et les monstres, ceci dit, sauf à considérer que ces jeux se passent simplement dans une région très localisée du nouvel Hyrule pas encore peuplé par les espèces habituelles.
C'est tout à fait discutable, et je suis preneur de toute meilleure suggestion.
Voilà, il me semble qu'avec tout ça, j'ai pu résoudre une partie des incohérences que soulevait la chronologie « officielle », sans pour autant ajouter trop de points qui ne pourraient pas être expliqués par ce qu'on trouve dans les jeux. Ce que j'ai fait n'est pourtant bien évidemment pas parfait, et j'imagine qu'il y aurait un paquet de trucs à redire dessus. Je suis donc ouvert à toutes les critiques, positives ou négatives
La plus grosse des critiques négatives, je me la fais moi-même, est bien sûr que cette chronologie est incomplète : le placement de quelques opus reste très incertain, et il manque tous les épisodes incluant Vaati. C'est un tort, mais il se trouve que je n'ai encore joué à aucun d'entre eux, donc j'attend d'avoir remédié à ça pour les intégrer (Mise à jour : j'ai déjà fini The Minish Cap, dont je parle abondamment du possible placement dans cet autre article).
En revanche, je n'ai aucune envie de jouer à Hyrule Warriors, ni aux opus sur CD-i, donc je me contente de considérer qu'ils ne font pas partie du canon, point final.
(Il reste aussi des points totalement inexpliqués dans les jeux pris en compte, comme par exemple Célestia dans Twilight Princess, mais comme à ma connaissance la chronologie « officielle » ne les explique pas davantage (vu ses habitants, Célestia n'a pas l'air d'être un reste de Célesbourg…), je considère que ça ira comme ça tant qu'on ne m'aura pas suggéré mieux)
En attendant, donc, qu'il y ait du nouveau (soit parce que les opus qui me manquent encore m'auront conduit à reconsidérer plein de trucs, soit parce que la sortie de la suite de Breath of the Wild m'aura explicitement contredit sur un point ou sur un autre), je vais considérer pour ce qui me concerne que cette chronologie alternative est mon canon personnel.
Et puis, parce que bon, je vous laisse avec une dernière petite boîte, il faut bien résumer cette chronologie à la façon d'une bonne légende.
Au commencement, trois déesses, Dyn, Nayru et Farore, créèrent le monde d'Hyrule. Leur œuvre achevée, elles repartirent vers les cieux, laissant derrière elle un fragment de leur pouvoir sous la forme de trois triangles d'or : la Triforce. Afin d'être placée hors de portée des âmes mauvaises, la Triforce reposait au sein de la Terre d'Or, dont l'entrée était dissimulée quelque part en Hyrule.
Hélas, un jour, un voleur du nom de Ganondorf parvint à trouver l'entrée de cette Terre d'Or, et à mettre la main sur la Triforce. Alors qu'il menaçait de conquérir Hyrule, les sages du royaume parvinrent à sceller cette entrée et à l'enfermer dans la Terre d'Or. Ne pouvant briser le sceau, Ganondorf utilisa la Triforce pour transformer sa prison en une réplique d'Hyrule, un monde des ténèbres sur lequel il pourrait assouvir sa soif de contrôle.
Les années passèrent. En ce monde de la lumière qu'était Hyrule, on oublia peu à peu la menace ; tandis que dans le monde qu'il s'était créé, Ganon cherchait un moyen de briser le sceau. Il parvint à entrouvrir des portes vers d'autres mondes, puis finalement à envoyer un avatar de lui-même en Hyrule.
Agahnim était son nom. Ce vil sorcier parvint à gagner la confiance du Roi d'Hyrule, puis à prendre le contrôle de l'armée. Il s'employa alors à briser le sceau des sept sages, pour permettre à l'armée des ténèbres de revenir envahir Hyrule. Ces efforts furent néanmoins contrecarrés par un brave et jeune chevalier qui, s'emparant de l'épée de légende, parvint à abattre le sorcier, puis la bête qui l'avait envoyée.
Ayant récupéré la Triforce, ce jeune chevalier fit le vœu de ramener la paix, En accord avec les sages ramenés du passé par la sombre magie d'Agahnim, il dota le monde des ténèbres de quatre esprits de lumière, pour permettre à ce monde de prospérer. Puis il repartit vers Hyrule, emportant avec lui la relique sacrée. À l'entrée du Château d'Hyrule, là où la barrière entre les mondes avait été déchirée, on bâtit un temple pour remettre la Triforce à l'abris.
Cependant, la victoire du héros n'avait été possible que parce que l'armée du maître des ténèbres s'était dispersée, partant à la conquêtes de contrées lointaines. Afin d'achever sa tâche, ce héros repartit, infatigable, affronter les généraux de Ganon qui continuaient de semer le trouble hors d'Hyrule.
Les routes qu'il ouvrit au cours de cette tâche permirent à de nombreuses créatures issues de ces contrées lointaines de trouver le chemin d'Hyrule. Certaines vinrent pacifiquement, jurant fidélité à la famille royale. D'autres vinrent animées par de plus sombres projets, et une guerre se déclencha.
Elle ne dura pas, cependant. Mais elle laissa Hyrule, affaiblie, vulnérable aux attaques d'un nouvel adversaire. Il se nommait lui aussi Ganondorf : élevé par les derniers survivants de la horde du monstre du passé, il aspirait à achever ce que son prédécesseur n'avait put accomplir.
Ce nouveau Ganondorf prit d'assaut le Château d'Hyrule et, alors que l'on ouvrait la Porte du Temps pour utiliser la Triforce contre lui, parvint à mettre la main sur la relique sacrée. Celle-ci ne se livra néanmoins pas toute entière à lui : dans sa clairvoyance, le héros du passé avait ajouté une protection, faisant qu'au contact d'une âme aussi noire, la Triforce se brisa en trois fragments.
Un autre jeune chevalier, ayant reçu l'un de ces fragments, brandit l'épée de légende et, avec l'aide d'une nouvelle génération de sages qu'il contribua à éveiller, parvint à mettre un terme au règne du second tyran. Il ne parvint pas à le tuer, cependant ; mais les sages le scellèrent hors de ce monde, sans possibilité cette fois de revenir. L'épée de légende, reposée par le chevalier, complétait ce sceau.
Pendant ce temps, dans le monde des ténèbres, un descendant du premier Ganondorf, tout aussi avide de pouvoir que l'autre, cherchait à s'emparer des quelques reliques sombres qui restaient en ce monde. Les fantômes des sages se dressèrent contre lui ; mais ils réalisèrent bien vite qu'héritier du pouvoir de son ancêtre, il était si puissant qu'ils ne pourraient l'abattre.
Les sages décidèrent donc d'utiliser contre lui le sort que l'ancien tyran réservait à ses opposants : ils le bannirent entre les mondes. Dans son errance, ce nouveau Ganondorf parvint à trouver le chemin de la Porte du Temps. Le sceau, bien en place, l'empêcha d'aller plus loin ; mais il parvint à récupérer l'un des fragments de la Triforce qui gisait ici, abandonné. Il s'en empara et parvint, grâce à lui, à rebrousser chemin, et à lever une armée pour partir à la reconquête du monde de son ancêtre.
Il fut stoppé, lui aussi. Un chevalier au cœur de loup, accompagné par une servante des déesses venues du monde des ombres dont le nouveau tyran avait pris le contrôle, parvinrent à mettre un terme à ses noires ambitions. La servante des déesses repartit alors, brisant derrière elle la porte entre les mondes.
Elle pensait bien faire, et ramener ainsi au royaume de Lorule une paix qui n'avait été que troublée par ces incessants voyages. Elle se trompait. Privé des dernières reliques du pouvoir qui l'avait autrefois créé, ce monde sombra doucement dans le chaos. Il se disloquait, et menaçait de connaître une fin prochaine.
C'est alors qu'un sorcier, conseiller de la famille royale, entrevit une solution. Si la porte connue sous le nom de « miroir des ombres » avait été brisée, il restait toutefois un très ancien passage menant hors de ce monde : l'entrée de la Terre d'Or que le premier Ganon avait autrefois découverte et franchie. Ce sorcier parvint à retrouver ce passage.
Il se rendit donc en Hyrule, où il mit en œuvre un plan complexe et subtil afin de s'emparer, lui aussi, de la Triforce de ce monde. Il fut très près d'y parvenir. Au dernier moment, toutefois, le héros qu'il avait dû éveiller pour cela se montra le plus fort, et parvint à l'empêcher de prendre le contrôle.
Pour le royaume de Lorule, toutefois, les choses tournèrent bien, car le héros venu d'Hyrule, descendant de celui qui avait vaincu le créateur de ce monde, montra sa générosité en réparant l'erreur commise par son ancêtre : son vœu fit naître une seconde Triforce, qu'il laissa ici pour empêcher ce monde de se disloquer.
Cela aurait pu être la fin de l'histoire, et peut-être cela le fut-il, d'une certaine manière : Hyrule et Lorule, mondes de la lumière et des ténèbres, étaient maintenant en paix, libérés des anciens maléfices et protégés par les pouvoirs sacrés de leurs Triforces respectives. Mais tout n'était pas vraiment terminé.
Lorsqu'il avait reposé l'épée dans son socle, achevant ainsi de fermer le sceau des sages, le héros qui avait battu le second Ganondorf avait fait plus que ce qu'il pensait. Il n'avait pas seulement scellé Ganondorf : il avait scindé le monde en deux. D'un côté de ce sceau, il était resté seul, et son ennemi avait disparu : c'est de ce monde dont nous venons de conter l'histoire.
Mais de l'autre côté, c'est le héros qui avait disparu, laissant son ennemi, quoique scellé, libre de finir par briser ce sceau et revenir hanter Hyrule. Ce qu'il parvint à faire, quoique de nombreuses années plus tard. Il n'y avait alors plus de héros pour s'opposer à lui, et rien ne semblait pouvoir l'empêcher de régner sur Hyrule.
Quelque chose le fit, cependant. Nul ne sait réellement comment cela se produisit : fut-ce une intervention des dieux, écoutant les prières des hyliens désespérés ? Ou bien fut-ce dû à l'intervention d'une créature étrangère à ce monde, tourmentée qu'elle était par les assauts d'un monstre peut-être échappé des combats précédents ? Il n'empêche qu'Hyrule fut noyée sous les eaux, ne laissant que quelques hauts sommets sur lesquels les survivants purent se réfugier.
Les plans de Ganondorf furent ainsi contrecarrés. Mais il ne fut pas vaincu pour autant : il revint bien des années plus tard, bien décidé à mettre la main sur les deux morceaux de Triforce qui lui manquaient pour assouvir ses désirs. Il fallu l'intervention d'un nouveau héros pour le mettre définitivement hors d'état de nuire.
Ce héros fit alors le vœu d'abandonner l'ancien monde derrière lui, et de créer avec ses alliés un nouveau royaume, un nouvel Hyrule où ils pourraient écrire une nouvelle histoire. Ce vœu l'amena à rencontrer le Roi des Mers, qu'il put libérer de l'emprise d'un ancien adversaire. Ensemble, ils menèrent les rescapés d'Hyrule vers une nouvelle terre, qui allait devenir ce nouveau royaume.
Ainsi, le monde autrefois scindé en deux se séparait-il : sur l'un des versants de la ligne du temps, l'ancien Hyrule perdurait, enfin débarrassé d'un ennemi revenu trop souvent le hanter. C'est cette histoire que nous avons conté plus haut. Sur l'autre versant, un nouvel Hyrule voyait le jour, pour écrire une nouvelle histoire. Le lien entre ces deux versants était toutefois si fort qu'au moment de leur séparation, un héros de l'ancien Hyrule, désœuvré par la paix dont jouissait maintenant son monde, suivit dans ses rêves l'aventure du héros du vent qui conduisit à la fondation du nouveau royaume.
Hélas, les portes entre les mondes avaient été trop souvent ouvertes pour demeurer fermées. Un démon que les dieux mêmes n'avaient pu anéantir, piégé sous la terre depuis la création du monde, finit par refaire surface, à plusieurs reprises.
Au cours des affrontement qui s'en suivirent, le monde subit de nouvelles transformations. Une porte ouverte vers les ténèbres ramena à la lumière des créatures autrefois disparues. Nombre d'entre elles étaient des servants des déesses, mais certains, à force de côtoyer l'ombre, s'étaient tournés vers elle et servaient désormais les démons.
Pour protéger les descendants des hyliens de ces nouveaux adversaires, une place leur fut faite dans les cieux pendant que le temps transformait la terre, attendant le moment où un nouveau héros se dresserait pour poursuivre le combat. Se rendant maître de la Triforce, celui-ci parvint à anéantir une fois de plus les démons… mais leur haine à l'égard des hyliens était telle qu'ils ne seraient jamais totalement vaincus.
Ils devaient revenir. Ils allaient revenir. Alors les sages du nouvel Hyrule entreprirent de se doter de nouvelles défenses. Des gardiens animés par magie qui feraient obstacle aux sbires envoyés par les démons, et des créatures divines dotées de pouvoirs suffisants pour l'affaiblir et le repousser durablement. Une armada telle qu'elle pourrait aisément amener à ce royaume une paix de dix mille ans.
Mais dix mille ans peuvent s'écouler très vite quand on a l'éternité devant soi.
Plusieurs mois après Windows et MacOS, Drevo fourni enfin la version GNU/Linux du logiciel permettant de paramétrer leur clavier Blademaster (Pro ou TE).
La page GitHub est cependant bien vide qu'en aux instructions d'installation, il est fait mention d'un package AUR pour ArchLinux, mais rien de plus. Si vous utilisez Ubuntu ou Debian, voici comment l'installer.
La récupération du programme principal se fait via git, en utilisant l'adresse de la page github du projet, quelques paquets sont prérequis :
$ sudo apt install libusb-1.0-0-dev qt5-default qt5-qmake $ git clone https://github.com/lanyu7/dpc_linux $ cd dpc_linux $ /usr/lib/x86_64-linux-gnu/qt5/bin/qmake -makefile DrevoPowerConsole.pro $ make $ sudo cp udev/77-drevo-usb-allow-wheel.rules /usr/lib/udev/rules.d/77-drevo-usb-allow-wheel.rules $ sudo chown root:root /usr/lib/udev/rules.d/77-drevo-usb-allow-wheel.rules $ sudo cp -a dpc_linux/DrevoPowerConsole /usr/local/bin/
Vous devriez à partir de être en mesure d'exécuter le programme via la commande ~/dpc_linux/DrevoPowerConsole
.
Le paquet AUR pour Archlinux contient quelques petits ajouts cosmétiques toujours bons à prendre, tel qu'un raccourcis de bureau et une icône, voici comment les installer proprement
$ git clone https://aur.archlinux.org/drevo-power-console-git.git $ sudo mv drevo-power-console-git/drevo-power-console.desktop /usr/share/applications/ $ sudo mv drevo-power-console-git/drevo-power-console.png /usr/share/icons/ $ sudo chown root:root /usr/local/bin/DrevoPowerConsole /usr/share/applications/drevo-power-console.desktop /usr/share/icons/drevo-power-console.png $ sudo rm -fr drevo-power-console-git dpc_linux
Ces commandes sont adaptables si vous désirez installer ces éléments autre part, bien entendu.